“La situation de l’emploi en Tunisie est marquée par un déséquilibre quantitatif et qualitatif entre l’offre et la demande”. C’est Mohamed Kriaa, professeur d’économie à l’université de Tunis, qui l’a relevé, dans son intervention sur “le diagnostic de la situation de l’emploi et du chômage en Tunisie”.
Présenté lors de la conférence nationale sur l’emploi, qui se tient du 28 au 30 juin à Gammarth, le diagnostic a révélé qu’en 2012, 34,2% des diplômés du supérieur sont au chômage, soit plus de 221.000 personnes avec une forte disparité entre les régions. Le taux global du chômage s’élève, au cours de la même période à 18,1%.
Le même rapport fait état d’une nette augmentation des demandes d’emploi (143,2%, fin mars 2011), par rapport à la même période de 2010, contre une offre ayant baissé de plus de 52% et des placements (recrutements) qui se sont limités à 2.874.
L’universitaire tunisien estime qu’une croissance économique soutenue ne suffit pas à résorber, à elle seule, le chômage si elle n’est pas accompagnée d’une restructuration de la base productive. Selon lui, les activités les plus créatrices d’emploi ne sont pas forcément les plus performantes sur le plan productif. D’où la la nécessité d’une réforme du système de formation et de l’adoption d’une politique industrielle basée sur la consolidation des secteurs porteurs à fort potentiel de valeur ajoutée et à haute intensité d’emploi qualifié.
Pour conclure son intervention, M. Kriaa souligne que toute politique d’emploi doit reposer sur une participation active des régions dans la définition, la gestion et l’évaluation des réformes et des actions à entreprendre dans le cadre de “la gouvernance et le découpage territorial”.
WMC/TAP