Dans
le dernier épisode du feuilleton rocambolesque de la Troïka bien aimée qui nous
gouverne, nous avons eu droit à une sortie houleuse de notre président, 3M,
contre son président de gouvernement, HJ! Il lui a dit en substance «tu t’es
moqué de moi en livrant ce Libyen aux siens, eh bien je vais t’enlever ton
gouverneur que j’ai déjà annoncé!» Et vlan! Le coup est parti!…
De l’autre côté du miroir à l’ANC, une autre scène aussi rocambolesque est en
train de se jouer entre les clans! Les Takattolis ont donné de la voie d’abord
avant de trouver la sortie de HJ tout à fait normale et avant de se rappeler
qu’il nous faut nous réunir! (Rassemblons-nous, qu’ils disent le danger est
imminent!). C’est une tactique très connue même sous l’infâme ZABA! Dans les
tribunes, au clan des «CPR», gardes rouges de 3M, on feint d’abord la blessure
de la trahison. On brandit même un certain temps «la démission» de 3M, et on
appelle à retourner la table sur la tête de Rached Ghannouchi! Un certain
Abderraouf Ayadi retient son rire mais il nous parvient! C’est la revanche! Mais
ça ne dure qu’un moment et quand le président 3M fait son show du limogeage du
gouverneur de la BCT, on revient, au CPR, à des positions beaucoup moins
radicales! En évoquant l’intérêt de la Nation comme il se doit!
Cet incroyable épisode n’est pas du cinéma! Nous l’avons vécu ce début de
semaine en direct sur toutes les chaînes de Tv du pays et sur Facebook notre
nouvelle agora citoyenne! C’est du fort! Après 15 mois ou presque et après avoir
dégagé ZABA, l’incontournable, nous avons réduit notre vie politique libre
nouvellement acquise à un mauvais soap opéra ridicule entre un président qui
n’en a pas les prérogatives et un gouvernement dont le principal parti se croit
tout permis, et deux partis du gouvernement qui pratiquent le oui-oui à fond la
caisse! Il faut quand même placer un mot pour le troisième larron, le président
MBJ, imperturbable à son perchoir et qui feint le sourd et le muet.
Passons un peu sur le bien-fondé de l’affaire Mahmoudi. Ce Monsieur est,
paraît-il, top mouillé avec les affreux épisodes de la fin de Kadhafi, et nous
n’avons aucun intérêt à le défendre outre mesure.
Mais voyons l’affaire de notre côté du miroir. Ce n’est pas la première fois que
le parti de HJ, se croyant investi de tous les pouvoirs, bafoue la sensibilité
de ses deux autres alliés, trop faibles pour pouvoir dire non! Les nominations à
la tête des gouvernorats et à la tête de plusieurs administrations et
entreprises publiques sont autant de couleuvres que le parti de Rached
Ghannouchi a fait avaler à Marzouki, d’abord, et à Ben Jaafar, ensuite. Ennahdha
a même réussi à faire éclater les deux partis «frères»! On mesurera l’impact de
ce phagocytage un jour ou l’autre. En même temps, le pays doit subir cette
affreuse mise en scène, jour après jour, et se délecter des coups bas et autres
crochets entre les trois présidents.
Je vous ai dit dans une autre chronique qu’il faut tout de suite porter plainte
contre ces trois présidents! C’est le moment de le faire!