Le FMI salue les performances économiques de l’Allemagne

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é Harvard de Cambridge aux Etats-Unis (Photo : Emmanuel Dunand)

[03/07/2012 13:32:34] FRANCFORT (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a loué mardi les performances économiques de l’Allemagne en dépit d’un contexte global difficile et appelé le pays à travailler avec ses voisins européens à la résolution de la crise en zone euro.

Après une contraction de l’activité en Allemagne au dernier trimestre 2011, liée aux turbulences sur les marchés financiers et à une baisse de la demande extérieure, “la croissance économique semble avoir connu le pire et l’activité a repris au premier trimestre 2012, alimentée par un rebond de la demande extérieure et une forte croissance de la consommation”, note le Fonds dans son rapport annuel sur l’économie allemande.

Il prévoit une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 1% en Allemagne en 2012 et de 1,4% en 2013.

Le gouvernement allemand est moins optimiste pour la croissance en 2012 (0,7% attendu) mais l’est davantage que le FMI pour 2013 (1,6%), après une croissance de 3% l’an dernier.

“La performance de l’Allemagne a été remarquable”, a commenté lors d’une conférence téléphonique Soubir Lall, chef de la mission consacrée à l’Allemagne au sein du Fonds.

La solidité du marché du travail, qui flirte avec son plus bas niveau de chômage depuis la réunification, et les hausses de salaire jouent en faveur d’une reprise tirée par la demande intérieure, explique le FMI.

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äuble, le 27 juin 2012 à Berlin (Photo : Rainer Jensen)

Si les consommateurs allemands semblent garder le moral pour l’instant, de récents indicateurs laissent toutefois percevoir un ralentissement de la première économie allemande.

Un bémol: l’endettement des banques

L’Allemagne possède un autre atout: les bas niveaux atteints par ses taux d’emprunt, le pays faisant office de valeur refuge en période d’incertitudes en zone euro.

“Les taux d’intérêt des prêts bancaires sont plus faibles que partout ailleurs en Europe mais la hausse des crédits est modérée, ce qui reflète une demande toujours faible des ménages et des entreprises”, souligne le FMI.

Concernant le secteur financier allemand, “des progrès ont été accomplis mais davantage pourrait être fait”, a estimé M. Lall, notamment pour les banques régionales (Landesbanken).

Les six banques sommées en décembre par l’Autorité bancaire européenne EBA de se recapitaliser “sont bien parties” pour y parvenir, selon l’institution.

Les banques allemandes restent toutefois très endettées, avec une qualité de capital et une rentabilité faibles, et certains établissements “sont exposés de manière importante à la périphérie de la zone euro”, selon le FMI.

“La consolidation budgétaire est en bonne voie”, juge par ailleurs l’institution.

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ère allemande Angela Merkel, le 12 juin 2012 à Berlin (Photo : Johannes Eisele)

Tous ces bons points ne doivent pas faire oublier les défis qui attendent Berlin, dont les priorités doivent être de “réussir la transition vers une croissance tirée par la demande” intérieure, alors que le modèle allemand repose traditionnellement sur les exportations, “d’assurer la stabilité financière et de s’occuper des défis soulevés par le crise en zone euro conjointement avec les partenaires européens”.

“Le principal risque pour l’Allemagne est une intensification de la crise en zone euro”, prévient le FMI.