Chypre : des experts de l’UE et du FMI étudient la situation financière du pays

photo_1341330422313-1-1.jpg
à Nicosie

[03/07/2012 15:53:44] NICOSIE (AFP) Chypre se retrouve sous la loupe de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) qui ont envoyé mardi une mission pour évaluer la gravité des difficultés financières et budgétaires de l’île méditerranéenne.

Ces experts ont entamé “une mission d’évaluation” afin de déterminer à quel degré l’économie chypriote est affectée par la crise financière touchant la Grèce, à laquelle elle est très liée économiquement et culturellement, a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.

Ils ont rencontré des responsables du ministère des Finances, de la Banque centrale de Chypre et de différents services publics.

Cette visite intervient alors que la République de Chypre a pris dimanche la présidence semestrielle du Conseil des ministres de l’Union européenne, pour la première fois depuis son entrée dans l’UE en 2004 et son adhésion à l’euro en 2008.

Le gouvernement chypriote a demandé le 25 juin à pouvoir bénéficier d’une aide de l’Union européenne d’un montant non précisé, ainsi que de celle du FMI.

Dans l’immédiat, il doit débourser au minimum 2,3 milliards d’euros pour aider à la recapitalisation des deux principales banques du pays, Popular Bank et Cyprus Bank, qui ont souffert de la crise financière en Grèce en raison de l’ampleur dans leur portefeuille de titres de dette souveraine grecque.

Le ministère des Finances chypriote a annoncé lundi qu’il avait apporté 1,79 milliard d’euros à Popular Bank. Bank of Cyprus a annoncé qu’elle aurait besoin pour sa part d’au moins 500 millions d’euros.

photo_1341330706790-1-1.jpg
à un distributeur automatique de la Cyprus Bank, le 25 juin 2012 à Nicosie (Photo : Yiannis Kourtoglou)

“Les contacts (avec la troïka UE-BCE-FMI) continueront dans les jours à venir et comprendront des réunions avec des partis politiques, la Chambre des représentants et des partenaires sociaux, de même qu’avec les administrations des plus grandes institutions de crédit”, a indiqué le ministère des Finances.

“Aucune négociation ou discussion concernant un possible programme d’ajustement n’aura lieu”, a-t-il ajouté, en faisant allusion au programme de réformes et de réduction des déficits négocié notamment par la Grèce comme condition aux plans d’aide UE-FMI.

La République de Chypre ne peut plus emprunter sur les marchés internationaux de la dette et les trois principales agences de notation ont ramené sa note au niveau “spéculatif”.

Elle était toutefois parvenue à obtenir fin 2011 un prêt à taux bonifié de 2,5 milliards d’euros pour 2012 auprès de la Russie et serait en train d’en négocier un deuxième.

Selon certains analystes, le montant total de l’aide dont aurait besoin Chypre pour à la fois venir en aide à ses banques en difficultés et pour équilibrer ses finances publiques serait de l’ordre de 10 milliards d’euros.