SFR et Bouygues Telecom se restructurent, départs volontaires à la clé

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éléphone mobile (Photo : Thomas Coex)

[03/07/2012 17:16:53] PARIS (AFP) SFR et Bouygues Telecom, deuxième et troisième opérateurs télécoms français qui emploient chacun quelque 10.000 salariés, ont tous deux annoncé mardi des plans de départs volontaires visant à contrer l’arrivée fracassante de Free Mobile sur le marché de la téléphonie mobile.

Lors d’un Comité central d’entreprise qui s’est tenu dans la matinée, la filiale de Vivendi a présenté aux organisations syndicales les grandes lignes des “orientations stratégiques pour l’avenir de SFR”, sans toutefois avancer de chiffres.

“L’idée est de présenter un plan de transformation qui vise à restaurer la compétitivité. On a présenté une méthode et un calendrier de mise en oeuvre: le plan de réorganisation sera lancé en novembre prochain. En même temps, en novembre, on présentera à la négociation aux partenaires sociaux un plan de départs volontaires”, a résumé la direction de SFR.

“D’ici là, on donne une priorité à la mobilité interne et la formation sur lesquelles on va mettre beaucoup de moyens”, selon un porte-parole de l’opérateur.

Des élections professionnelles doivent se tenir au mois d’octobre au sein de SFR, quelques jours avant l’annonce aux syndicats des détails du plan. Et selon le syndicat CFE-CGC, le plan de départ volontaire sera négocié à partir de novembre “pour une application en janvier ou février 2013”.

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és travaillent dans un magasin Free Mobile, le 26 juin 2012 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard)

A la mi-mai, SFR avait indiqué avoir perdu 274.000 abonnés mobile au premier trimestre 2012 suite à l’arrivée de Free Mobile.

Le groupe diversifié Vivendi est par ailleurs actuellement secoué par de profondes divergences internes sur ses nouvelles orientations stratégiques: la semaine dernière, son patron, Jean-Bernard Lévy, a claqué la porte pour désaccord avec le président du conseil de surveillance, Jean-René Fourtou.

“Profondément déstabilisé”

Du côté de Bouygues Telecom, lors d’un Comité central d’entreprise qui s’est tenu dans l’après-midi, la direction a présenté aux syndicats un plan de départs volontaires visant 556 postes, dont l’objectif est – tout comme chez SFR – de “sauvegarder sa compétitivité” face aux dégâts provoqués par les bas tarifs de Free.

“Nous avons présenté un projet de plan de départs volontaires au terme duquel la société ne pratiquera aucun licenciement, c’est un plan qui repose intégralement sur le volontariat et la mobilité interne”, a souligné Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom, dans une déclaration à l’AFP.

“Le contexte économique dans lequel se trouve l’entreprise est difficile. Le secteur est profondément déstabilisé en raison des conditions d’arrivée du nouvel opérateur et de la guerre des prix qui en a résulté”, a-t-il résumé.

“Ce sont toutes les entreprises du secteur, et pas seulement les opérateurs mais l’ensemble de la filière, du génie civil à la distribution, qui sont affectées”, a ajouté le secrétaire général.

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ège de Bouygues Telecom à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, le 2 juin 2012 (Photo : Joel Saget)

Bouygues Telecom a perdu 210.000 abonnés mobile au premier trimestre 2012, période où Free Mobile est arrivé sur le marché avec de fortes baisses de tarifs. En ajoutant les clients du parc mobile prépayé, ce chiffre passe à 379.000 clients perdus au premier trimestre.

L’opérateur a d’ailleurs annoncé fin février un plan d’économies de 300 millions d’euros, qui devrait porter ses fruits à partir de 2013.

Au printemps, l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) avait estimé que l’arrivée de Free pourrait détruire jusqu’à 10.000 emplois chez ses concurrents, tandis que la fédération FO a de son côté parlé de 30.000 à 60.000 emplois directs ou indirects menacés.