écembre 2011 à Paris (Photo : Franck Fife) |
[04/07/2012 06:41:20] PARIS (AFP) Le niveau de vie des Français a quasiment stagné en 2009 à cause de la crise, qui a d’abord touché les plus modestes sans pour autant épargner les plus riches, selon une étude de l’Insee, qui montre aussi qu’un adulte sur trois connaît la pauvreté au moins un an dans sa vie.
“En 2009, le niveau de vie médian augmente modestement, de 0,4% en euros constants, contre +1,4 % par an de 1996 à 2008”, écrit l’Institut de la statistique dans Revenus et Patrimoine des ménages 2012, publié mercredi.
Le “niveau de vie” se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d’échelle (un seul réfrigérateur…) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes. Cette notion, qui permet de comparer des ménages de taille différente, ne doit pas être confondue avec le revenu ou le salaire.
Il atteignait en 2009 en métropole 19.080 euros soit 1.590 euros par mois. Concrètement, la moitié des Français vivait avec plus que cette somme, l’autre moitié avec moins.
Si la crise de 2008 a atteint l’ensemble de la population, les 10% les plus modestes ont été “les plus touchés”: leur niveau de vie moyen a reculé de 2,1%, “plus fortement que lors du ralentissement économique du début des années 2000”. Cela est dû selon l’Insee “en premier lieu à la dégradation du marché du travail” : le taux de chômage est passé de 7,4% à 9,1% entre 2008 et 2009.
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La France comptait en 2009 8,2 millions de pauvres, vivant avec moins de 954 euros par mois (60% du revenu médian), soit 13,5% de la population (contre 7,8 millions et 13% en 2008).
A l’autre bout de la chaîne, le niveau de vie des 10% les plus aisés a également diminué, (-1,2%) en raison “d’un recul des revenus d’activité des indépendants et des revenus du patrimoine”. Entre 1996 et 2008, leur niveau de vie avait progressé plus rapidement que celui des autres.
L’immobilier creuse les inégalités de patrimoine
2009 “marque une année de correction partielle” pour les plus riches, a commenté en conférence presse Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales.
Entre les deux, le reste de la population a connu une “amélioration de (sa) situation relative entre 2008 et 2009”, ce qui “n’était pas le cas durant les périodes de croissance précédentes”, note encore l’Insee, sans donner l’évolution du niveau de vie de ces 80% de Français.
Enfin, entre 2004 et 2008, 36% des Français de plus de 16 ans ont connu la pauvreté au moins une année, que ce soit la “pauvreté monétaire” (moins de 954 euros mensuels) ou “en condition de vie” (problèmes de logement…). Près de 10% des plus de 16 ans ont même connu une pauvreté “persistante” de quatre ou cinq ans.
L’Insee relève aussi le creusement des inégalités de patrimoine (immobilier, biens financiers…), surtout au profit des propriétaires fonciers, qui ont bénéficié de l’explosion des prix de l’immobilier. En 1998 et 2010, la masse du patrimoine immobilier a crû de 156%.
La masse de patrimoine détenue par les ménages les mieux dotés a crû de 131% depuis 1998 tandis que celle des moins bien dotés n’a pris que 20%.
Les 10% les mieux dotés détenaient chacun 552.000 euros d’actifs tandis que les 10% les moins bien dotés moins de 2.700 d’euros.
Les plus dotés détiennent majoritairement des biens immobiliers quand les moins pourvus possèdent en général des actifs financiers peu risqués (Livret A…) ou des “biens durables souvent achetés à crédit”.