Italie : déficit public en hausse à 8% du PIB au 1er trimestre 2012

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à Rome le 3 juillet 2012 (Photo : Vincenzo Pinto)

[04/07/2012 09:15:16] ROME (AFP) Le déficit public de l’Italie au premier trimestre 2012 a été de 8% contre 7% un an plus tôt sur la même période, sous l’effet de la hausse des taux obligataires italiens et de la récession en cours depuis fin 2011, a indiqué mercredi l’Institut national des statistiques (Istat).

Ce résultat trimestriel est le plus mauvais depuis le 1er trimestre 2009 quand le déficit public avait atteint 9,5% du PIB, précise l’Istat dans un communiqué. L’institut des statistiques a toutefois prévenu que ces chiffres sont bruts et qu’ils varient donc fortement selon les trimestres.

Selon l’Istat, la performance négative est notamment liée à “la hausse des frais pour le paiement des intérêts (sur la dette italienne, ndlr) qui ont augmenté en 2011 et à une baisse des recettes (fiscales) causée” par la récession économique.

Le tableau Istat montre aussi que les comptes publics italiens qui présentaient un excédent primaire (avant paiement du service de la dette) de 2,6% au dernier trimestre de 2011, sont en déficit primaire de 3% au premier trimestre de cette année. Au premier trimestre de 2011, l’Italie présentait déjà un déficit primaire de 2,7%.

Sur l’année 2011, le déficit public italien s’est établi à 3,9% et à la fin 2012, le gouvernement s’est fixé pour objectif de le ramener à 1,3% malgré une contraction prévue du PIB de 1,2% sur l’année.

Bruxelles, l’OCDE et le FMI sont plus pessimistes que l’exécutif italien et prévoient respectivement une contraction de 1,4%, de 1,7% et de 1,9%.

L’Italie, entrée officiellement en récession fin 2011, s’y est enfoncée au premier trimestre 2012 avec une nouvelle contraction de son PIB de 0,8%, sous le poids des plans d’austérité adoptés à la chaîne depuis 2010 pour rassurer les marchés.

Le chef du gouvernement Mario Monti a en particulier imposé un départ en retraite plus tardif pour des centaines de milliers d’Italiens ainsi qu’une hausse de la fiscalité en particulier sur l’immobilier et la TVA, et a taillé dans les dépenses publiques.

L’Italie, qui ploie sous le fardeau d’une énorme dette de plus de 1.900 milliards d’euros, s’est engagée à équilibrer ses comptes publics à la fin 2013, un an avant le reste des pays de la zone euro, et de maintenir un excédent primaire d’environ 5% du PIB chaque année. Deux promesses que Rome a faites quand l’Italie risquait d’être emportée par la tempête qui a soufflé sur la zone euro entre l’été 2011 et la première moitié de 2012.