Barclays : l’ex-patron devant les députés au lendemain de sa démission

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ex-patron de la banque Barclays, Bob Diamond, le 5 mai 2012 (Photo : Ian Kington)

[04/07/2012 09:36:38] LONDRES (AFP) Au lendemain de sa démission, l’ex-patron de la banque Barclays, Bob Diamond, s’explique mercredi devant des députés britanniques sur le scandale des manipulations du taux Libor, alors que le rôle des autorités est désormais remis en question.

Une semaine après le déclenchement de l’affaire qui a ébranlé la deuxième banque britannique, l’Américain est convoqué en début d’après-midi devant la commission parlementaire du Trésor.

Il devrait se défendre bec et ongles, après avoir suscité des interrogations sur le rôle des autorités réglementaires et du gouvernement travailliste, au pouvoir au moment des faits, dans cette affaire.

Barclays a en effet révélé mercredi une discussion téléphonique entre M. Diamond et l’un des vice-gouverneurs de la Banque d’Angleterre (BoE), Paul Tucker, au moment de la crise financière de 2008.

Certains dirigeants au sein de la banque ont interprété les propos de M. Tucker comme un encouragement à abaisser les taux interbancaires du Libor.

Cette pratique aurait permis à la banque d’apparaître en meilleure santé financière qu’elle ne l’était en réalité.

Alistair Darling, ministre des Finances du gouvernement travailliste entre 2007 et 2010, a déjà démenti avoir eu connaissance de ces pratiques ou les avoir favorisées.

“L’idée que quelqu’un au Trésor aurait demandé à la Banque d’Angleterre de faire quelque chose d’incorrect… il n’y a absolument aucune preuve de cela, cela aurait été impardonnable et je ne crois pas que cela ce soit passé”, a dit M. Darling sur la chaîne de télévision Channel 4.

“Le scandale menace d’engloutir non seulement la City mais aussi les autorités”, juge pour sa part le Times dans son éditorial.

“Il paraît improbable que M. Diamond, son président et le directeur des opérations soient les seuls à voir leurs carrières entachées par cet épisode”, estime le quotidien.

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ège de la banque Barclays, le 3 juillet 2012 à Londres (Photo : Carl Court)

Le scandale a éclaté mercredi dernier, lorsque Barclays a révélé qu’elle allait payer au total l’équivalent de 290 millions de livres –soit environ 360 millions d’euros– pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation du taux interbancaire britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009.

Ces taux interbancaires définissent le prix auquel les banques se prêtent de l’argent mais aussi, indirectement, celui des crédits aux ménages et aux entreprises.

Le directeur général de Barclays Bob Diamond a annoncé sa démission mardi, suivi un peu plus tard par le directeur des opérations Jerry del Missier, laissant à la banque la tâche difficile de leur trouver des successeurs.

“La pression extérieure sur Barclays a atteint un niveau qui risquait de porter atteinte à l’entreprise et je ne pouvais pas laisser cela arriver”, a expliqué M. Diamond pour expliquer son départ surprise avec effet immédiat.

Le scandale promet de s’étendre au fil des enquêtes. D’autres banques, comme la Royal Bank of Scotland (RBS), sont incriminées dans cette affaire.

En plus du volet réglementaire, les autorités britanniques envisagent également des poursuites pénales contre les banquiers concernés.

Par ailleurs, le Premier ministre David Cameron a annoncé lundi une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire. Les députés doivent aussi voter jeudi sur l’ouverture d’une enquête indépendante menée par un juge –réclamée par l’opposition travailliste–, sur le modèle de la commission Leveson lancée après le scandale des écoutes téléphoniques dans les médias.