ésident de Bankia, Rodrigo Rato, le 10 février 2012 à Madrid (Photo : Dominique Faget) |
[04/07/2012 12:18:11] MADRID (AFP) La justice espagnole, saisie de plusieurs plaintes, a ouvert mercredi des poursuites contre Rodrigo Rato, ancien président de Bankia, dont le sauvetage historique de 23,5 milliards d’euros a précipité l’annonce d’un sauvetage européen pour le secteur bancaire.
Au total, quatre plaintes ont été déposées contre la banque et ses dirigeants au cours des dernières semaines, par le groupe d’extrême droite Manos Limpias, le parti centriste UPyD, le collectif Democracia Real Ya et le mouvement des “indignés”.
C’est la plainte d’UpyD qui a été admise mercredi par l’Audience nationale, plus haute instance judiciaire espagnole: elle vise Bankia, sa maison mère BFA, Rodrigo Rato et 32 autres responsables de la banque, née de l’union de sept caisses d’épargne.
Il leur est notamment reproché des délits d'”escroquerie”, de “détournement de fonds”, de “falsification des comptes annuels” et d'”administration frauduleuse et déloyale” et de “manipulation des prix”, selon la décision de l’Audience nationale, dont l’AFP a obtenu copie.
Le parquet anticorruption a déjà ouvert une enquête préliminaire sur d’éventuelles fraudes commises lors de la création de Bankia et de son introduction en Bourse.
Rodrigo Rato, qui a été ministre de l’Economie du pays de 1996 à 2004, puis directeur général du FMI jusqu’à 2007, a démissionné le 7 mai, peu avant l’annonce du sauvetage historique de Bankia, la plus grande union de caisses d’épargne espagnole.
Cette annonce a précipité, quelques semaines plus tard, la décision de la zone euro d’accorder une aide financière allant jusqu’à 100 milliards d’euros aux banques espagnoles, fragilisées depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008.
Les négociations sur le montant exact et les conditions de cette aide seront à l’ordre du jour de la prochaine réunion de l’Eurogroupe, le 9 juillet.