écrans dans la Bourse de Madrid, le 12 juin 2012 (Photo : Javier Soriano) |
[04/07/2012 16:53:29] PARIS (AFP) Les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie sont repartis à la hausse mercredi, après plusieurs jours de forte détente, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) très attendue.
Vers 18H10 (16H10 GMT), le rendement à 10 ans de l’Espagne, qui évolue en sens inverse de la demande, remontait à 6,375% (contre 6,210% mardi à la clôture) sur le marché obligataire où s’échange la dette déjà émise.
Le taux espagnol s’était fortement détendu depuis vendredi et les avancées du sommet de Bruxelles consacrées à la zone euro.
Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis, estime que la remontée du taux est assez logique après ces séances de détente. Pour autant, “la baisse du taux n’a pas été non plus extraordinaire et le rendement reste élevé”, selon lui.
En outre, les investisseurs attendent toujours les détails sur le plan d’aide européen aux banques espagnoles.
Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi 9 juillet à Bruxelles, auront “probablement” une autre réunion le 20 juillet pour signer le programme d’aide à l’Espagne, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources européennes.
De son côté, le taux de l’Italie grimpait à 5,755% (contre 5,616%). Depuis vendredi, il avait profité, comme celui de l’Espagne, du sommet européen.
érence de presse avec Angela Merkel le 4 juillet 2012 à Rome (Photo : Gabriel Bouys) |
Le chef du gouvernement italien Mario Monti a indiqué mercredi tabler sur un déficit public d’environ 2% du PIB à la fin de l’année, contre une précédente prévision officielle de 1,3%.
Plus généralement, “le marché va rester assez prudent”, estime M. Regnat, d’autant que si “les dirigeants politiques sont allés un peu plus loin sur la question des banques, ils n’ont pas évoqué la question de la mutualisation du risque souverain”.
Preuve de la prudence des investisseurs, la demande a été très soutenue pour une émission de dette allemande à cinq ans mercredi, qui s’est soldée par un taux en légère hausse, à 0,52%, un niveau toujours remarquablement bas.
“Ce n’est pas forcément bon signe. Cela signifie que les investisseurs estiment que les papiers allemands ont de beaux jours devant eux”, alors qu’ils font office de valeur refuge dans la crise de la dette, selon le stratégiste.
Dans la foulée, le taux à 10 ans de l’Allemagne sur le marché secondaire baissait sensiblement à 1,452% (contre 1,531%).
Celui de la France était stable à 2,534%. Le collectif budgétaire 2012 présenté par le gouvernement mercredi a eu peu d’impact sur les obligations françaises.
“Le problème c’est 2013. Il sera intéressant de voir comment le gouvernement compte tenir ses objectifs de 3% de déficit par rapport au PIB, ce qui sera forcément compliqué”, rappelle M. Regnat.
Les investisseurs attendaient également la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), même si de l’avis des analystes les marchés ont déjà intégré une baisse de 0,25 point du taux directeur, à 0,75%.
“La BCE va probablement baisser ses taux mais, selon toute vraisemblance, ce sera tout”, juge Peter Chatwell, économiste chez Crédit Agricole CIB, qui n’anticipe pas de nouveaux prêts aux banques à trois ans et des rachats de dette publique.
Hors zone euro, le rendement britannique baissait à 1,720%, contre 1,756% la veille.
De leur côté, les marchés américains sont restés portes closes mercredi en raison d’un jour férié aux Etats-Unis (fête de l’indépendance).
Sur le marché interbancaire, l’Euribor à 3 mois a reculé à 0,645% contre 0,650% la veille, tout comme le Libor libellé en dollar à 0,460% contre 0,461% mardi.