[04/07/2012 18:08:59] PARIS (AFP) Les revenus des agriculteurs ont continué leur progression en 2011, en dépit de la sécheresse et de la hausse des coûts de production, mais les disparités restent très fortes entre les régions et les spécialisations, selon le ministère de l’Agriculture.
L’embellie entamée en 2010 s’est confirmée en 2011, a indiqué le ministère mercredi, revoyant à la hausse ses estimations pour l’année dernière.
Selon la note Agreste Primeur du ministère, le revenu moyen des exploitations agricoles s’est établi à 32.500 euros par actif non salarié en 2011, en hausse de 3,8% par rapport à 2010.
Les disparités géographiques restent fortes, puisque le revenu moyen ne s’améliore que dans la moitié des 22 régions, indique le ministère dans son communiqué.
Le revenu moyen reste en outre inférieur à celui de 2007, poursuit le ministère, ajoutant qu'”après les fortes fluctuations connues entre 2006 et 2010, les disparités restent importantes entre spécialisations et régions”.
La hausse des revenus a été tirée par le secteur viticole, “après plusieurs mauvaises années”, souligne le ministère.
Le revenu de ces exploitations a atteint une moyenne de 58.000 euros en 2011, contre 39.100 euros en moyenne en 2010. Les vignerons ont bénéficié de bonnes vendanges et de prix en hausse, selon la note Agreste Primeur.
étable, le 18 février 2011 à Saint-Firmin (Photo : Jeff Pachoud) |
Toutefois, les disparités entre régions à dominante viticole sont particulièrement fortes. En Champagne-Ardenne, qui bénéficie aussi de la présence de très grandes exploitations céréalières, le revenu moyen des exploitations agricoles (toutes activités confondues) frôle les 100.000 euros, alors qu’il dépasse à peine les 24.000 euros en Languedoc-Roussillon.
Fer de lance de l’agriculture française, les exploitations de grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux), qui avaient connu une embellie en 2010, ont peiné l’année dernière.
Leur revenu moyen a atteint 41.700 euros en 2011, en baisse de 13,5%. Le maintien du prix des céréales a un niveau élevé n’a pas compensé la sécheresse du printemps et la progression des dépenses d’engrais, précise le ministère.
L’élevage laitier a de son côté profité de la hausse des prix à la production et de la collecte. Le revenu moyen des éleveurs s’est établi à 29.900 euros, poursuivant sur la tendance positive entamée en 2010.
Pour l’élevage de bovins à viande et d’ovins, la situation est difficile en raison d’une hausse des charges que n’a pas compensée la hausse de la valeur de la production, indique le ministère.
Les éleveurs ovins et bovins ont vu leur revenu reculer, à respectivement 17.600 euros et 15.400 euros. Et ce malgré les indemnisations perçues en raison de la sécheresse qui a conduit les éleveurs à faire des achats supplémentaires de fourrages ou d’aliments.
édération Paysanne, le 23 mai 2012 à Paris (Photo : Thomas Samson) |
La situation reste également tendue pour les fruits et légumes, victimes à la fois de la crise E.coli et du temps maussade de l’été.
Les arboriculteurs et les maraîchers ont vu leur revenu annuel moyen s’établir respectivement à 10.900 euros et 8.100 euros.
Pour la Confédération paysanne, il est “urgent de redresser les disparités”, le syndicat appelant dans un communiqué à “une politique qui régule les productions et qui organise la relocalisation”.
“On est dans un système très volatil”, a déclaré à l’AFP le vice-président de la Coordination rurale François Lucas. “Derrière une annonce sympathique de hausse du revenu agricole, on a beaucoup d’agriculteurs qui aujourd’hui ne savent pas comment s’en sortir”, a-t-il souligné.