é, le 25 août 2010 à Ecully (Photo : Philippe Desmazes) |
[06/07/2012 15:41:43] PARIS (AFP) Etiquettes électroniques, applications pour téléphones multifonctions: pour lutter contre les erreurs de prix, l’électronique fait peu à peu son entrée sur les gondoles de supermarché.
L’enjeu est crucial pour la grande distribution, car les différences entre l’affichage en rayon et la facturation en caisse minent leur image et alimentent la suspicion. Ces erreurs arrivent dans un magasin sur deux, selon une étude de la DGCCRF (le service de la répression des fraudes).
“90% des erreurs ne sont pas intentionnelles mais font des dégâts d’image beaucoup plus graves que les sommes” éventuellement grappillées sur l’écart entre l’étiquette en rayon et le prix facturé au client, selon Olivier Dauvers, un spécialiste indépendant de la grande distribution.
Pour y remédier, les étiquettes électroniques ont fleuri dans les grandes surfaces, sous l’impulsion des groupements d’indépendants comme E.Leclerc et Intermarché, faisant de la France l’un des pays en pointe dans le domaine.
Selon le poids lourd du marché, le français SES, la moitié des supermarchés et hypermarchés sont déjà équipés avec ces dispositifs, qui permettent au passage des économies de personnel, dispensé d’étiquetage manuel.
Elles sont “devenues presque obligatoires pour les grandes enseignes”, confirme Lisa Clist, responsable marketing du concurrent Pricer.
“Depuis 10 ans, la vitesse de changement des prix a doublé dans la grande distribution en France”, avec une augmentation mécanique des erreurs. Un supermarché peut ainsi changer “des milliers de prix” par semaine, explique le patron de SES, Thierry Gadou, à l’AFP.
Sans électronique, mettre à jour les prix est devenu une gageure pour les commerçants, tributaires de la concurrence et de conditions d’achat qui changent au jour le jour.
La crise a encore accéléré le phénomène, et il n’est pas rare que des prix soient alignés sur ceux des concurrents “dans la journée”, ajoute Laurent Houitte, directeur marketing et alliances chez le fabricant allemand de caisses enregistreuses Wincor Nixdorf.
Une mise à jour par ondes radio
é, le 11 octobre 2008 à Lille (Photo : Denis Charlet) |
Le système — un ensemble de dizaines de milliers d’étiquettes dans le magasin mises à jour par ondes radio avec un serveur central — “automatise la transmission des changements de prix et en assure l’intégrité”, explique Thierry Gadou.
L’afficheur, qui coûte de 3 à 5 euros pour un modèle basique et que les supermarchés rentabilisent en un an selon SES, permet de réduire de moitié les erreurs, sans garantie de les éradiquer.
“Il peut toujours y avoir des erreurs dans la base de données et il faut que les employés utilisent le système comme il faut”, reconnaît Mme Clist.
L’électronique peut aussi venir au secours des clients soucieux de ne pas laisser quelques plumes à chaque passage en caisse. Une minorité de clients sont déjà habitués à vérifier les prix au moyen des lecteurs de code barres disponibles dans les rayons de certains hypermarchés.
D’autres pourraient s’y mettre avec leur portable, grâce aux applications qui permettent de scanner chaque produit pour comparer le prix pratiqué dans différentes enseignes, comme le comparateur mobile d’E. Leclerc, par exemple, souligne M. Houitte.
L’application Mobiletag leur permet quant à elle de créer leurs listes de courses chez eux, puis de comparer avec l’affichage en magasin, note son patron Alexis Helcmanocki.
Toutefois, “je ne pense pas que ce soit l’usage majeur” de ces applications, souligne M. Helcmanocki, tant la tâche reste laborieuse. Sans compter que les prix peuvent différer entre magasins d’une même enseigne, même voisins.