Grèce : Samaras doit obtenir le vote de confiance du parlement

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à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[08/07/2012 11:06:24] ATHENES (AFP) La coalition gouvernementale du Premier ministre grec Antonis Samaras s’attend dimanche soir à obtenir sans encombre le vote de confiance du parlement pour sa politique de relance et d’accélération des privatisations, juste avant une session de l’Eurogroupe lundi à Bruxelles où la Grèce figurera encore en bonne place au menu.

En tête d’une coalition avec les socialistes Pasok et la gauche modérée Dimar, M. Samaras, chef du parti de droite Nouvelle-Démocratie, est soutenu par une majorité confortable de 179 députés sur les 300 du parlement.

Il n’y a donc a priori aucun doute quant au résultat positif pour le gouvernement de ce vote, qui intervient quelques heures avant une réunion lundi des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles centrée sur les problèmes persistants de la Grèce, outre l’aide à Chypre et aux banques espagnoles.

“L’objectif du gouvernement est de garantir la place de la Grèce dans la zone euro, en réponse à ceux qui veulent saper (notre effort)”, a souligné M. Samaras lors du débat parlementaire sur la politique générale du gouvernement entamé vendredi et qui doit se clôturer dimanche soir.

Vainqueur à l’arraché des législatives du 17 juin contre son principal rival Alexis Tsipras, chef de Syriza, un parti de gauche radicale, le Premier ministre n’a laissé aucun doute sur la poursuite des réformes réclamées par les créanciers, UE et FMI, et surtout sur la mise en oeuvre du vaste programme des privatisations.

“Nous sommes déterminés à procéder à une série de grandes réformes (…) en donnant la priorité aux privatisations, qui doivent être accélérées”, a dit M. Samaras, en s’engageant à aller même “au-delà” des privatisations prévues dans le plan UE-FMI.

La liste énumérée samedi soir au parlement par le ministre des Finances, Yannis Stournaras, comprend la concession des sociétés publiques d’électricité (DEI), des Eaux (Eydap), mais aussi des aéroports, chemins de fer, ports, ou des petits hôpitaux régionaux.

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à Athènes le 7 juillet 2012 (Photo : Louisa Gouliamaki)

M. Tsipras a de son côté vivement critiqué l’orientation générale du gouvernement, la qualifiant “d’annonce de vente des biens publics par une agence immobilière”.

“Le gouvernement va rendre compte de ses actes, du pillage des biens publics”, a lancé M. Tsipras, accusant M. Samaras d’avoir oublié l’engagement qu’il avait pris lors de sa campagne électorale de renégocier le plan de rigueur dicté par les créanciers du pays.

Mais MM. Samaras et Stournaras ont assuré que le gouvernement privilégiait la relance sur la rigueur, qui a plongé le pays dans une grave récession, depuis cinq ans.

“La récession est deux fois plus élevée qu’il n’était prévu dans le programme UE-FMI”, a souligné M. Samaras. Selon une étude récente, la contraction de l’économie en 2012 doit atteindre 6,7% du PIB contre environ 3% retenu initialement dans le budget d’Etat.

M. Samaras compte demander aux créanciers un délai supplémentaire pour l’assainissement des finances grecques.

“Nous demandons que l’ajustement ne soit pas réalisé d’ici à deux ans, mais plus tard”, au delà de l’échéance de la fin 2014 convenue dans le plan, a-t-il dit.

Tout en soulignant qu’un délai supplémentaire est “nécessaire”, M. Stournaras a prévenu que la renégociation avec les créanciers ne pourrait pas commencer “sans prendre les mesures décrites dans le plan d’ajustement budgétaire afin de ne pas mettre en danger les versements de ce prêt”.

M. Stournaras s’est entretenu de nouveau dimanche matin avec les dirigeants de la troïka, Poul Thomsen (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE), Klaus Masuch, et de la Commission européenne, Matthias Mors, qui effectuent une visite à Athènes depuis trois jours pour contrôler les comptes grecs.

Lors de leur première rencontre jeudi, M. Stournaras a reconnu que l’ajustement budgétaire “avait quitté les rails” et il a souligné la nécessité de poursuivre les réformes réclamées par les créanciers.

De son côté, Evangélos Vénizélos, chef du parti socialiste Pasok qui participe au gouvernement de coalition, a souligné samedi au parlement que la Grèce doit profiter des récentes décisions du sommet européen du 29 juin sur la croissance” et prôné “un allongement de l’ajustement budgétaires de trois ans d’ici fin 2017”.

Outre le Syriza, trois autres partis, les communistes KKE, les Grecs Indépendants (nationaliste) et le parti néo-nazi de l’Aube dorée (Chryssi Avghi) ont indiqué qu’ils allaient voter contre la déclaration de politique générale de M. Samaras.