Zone euro : Monti appelle à agir vite, critique certains pays “nordiques”

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ésident du Conseil italien Mario Monti le 4 juillet 2012 à Rome (Photo : Gabriel Bouys)

[08/07/2012 13:20:42] AIX-EN-PROVENCE (AFP) Le président du Conseil italien Mario Monti a appelé dimanche la zone euro à mettre “rapidement” en oeuvre les décisions prises fin juin pour résoudre la crise de la dette, mais a critiqué certains pays “nordiques” qui sapent, selon lui, la crédibilité européenne.

Lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France, M. Monti a affirmé à la presse espérer que les décisions prises les 28 et 29 juin par les dirigeants de la zone euro seront “traduites en termes opérationnels par l’Eurogroupe rapidement”.

L’Eurogroupe, forum des ministres des Finances de l’Union monétaire, se réunit lundi à Bruxelles, puis à nouveau le 20 juillet.

La zone euro a décidé, lors de son sommet de la fin juin, de flexibiliser ses fonds de secours pour les bons élèves de la discipline budgétaire, comme l’Italie, qui subissent malgré tout des coûts d’emprunt prohibitifs. Elle a aussi décidé de créer un superviseur unique de ses banques d’ici la fin de l’année, pour ensuite permettre aux fonds de secours de recapitaliser directement les établissements financiers en difficulté, notamment espagnols, sans que cela vienne alourdir la dette des Etats concernés.

Ces décisions ont dans un premier temps fait baisser les taux d’intérêts versés par Rome et Madrid pour emprunter sur les marchés, avant qu’ils ne remontent en flèche face aux nombreuses incertitudes qui entourent encore la mise en oeuvre de l’accord.

Selon Mario Monti, cette remontée des taux est due notamment à “des déclarations (…) inappropriées de telle ou telle autorité politique d’Etats membres nordiques visant, ou en tout cas ayant l’effet, de réduire la crédibilité de ce que le Conseil européen a établi à l’unanimité”.

Il a ainsi déploré que l’on puisse “défaire unilatéralement ce qu’on fait et qu’on bâtit avec beaucoup de fatigue commune conjointement”.

Le chef du gouvernement italien visait sans les nommer la Finlande et les Pays-Bas, qui ont remis en question, après le sommet de fin juin, certaines de ces décisions, notamment la possibilité pour les fonds de secours d’intervenir de manière plus flexible pour aider des pays comme l’Italie.

Lors d’un colloque, Mario Monti avait auparavant déploré que l’Italie soit aujourd’hui “considérée dans le nord de l’Europe comme un pays débiteur” alors même qu’elle n’a pas obtenu “un seul euro” des fonds de secours de la zone euro et a même contribué au sauvetage de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal.

Si “la Finlande et les Pays-Bas” devaient chercher les dettes contractées par l’Italie avec la zone euro, “ils seraient très très étonnés de constater qu’il n’y en a pas”, a-t-il affirmé.

S’il a reconnu que le niveau élevé des taux d’intérêt était “une inquiétude pour la stabilité financière de la zone euro”, le président du Conseil s’est dit “fermement engagé à empêcher que l’Italie ne rencontre des problèmes” sur les marchés.

“Le mois d’août est souvent un mois où les activités des êtres humains semblent se concentrer sur les marchés financiers”, a-t-il souligné, en référence aux turbulences rencontrées ces dernières années en plein été, mais “j’espère qu’après les décisions prises par le Conseil européen”, “le marché de la zone euro sera mieux protégé qu’auparavant”.