Hollande ouvre la conférence sociale et veut “mettre la France en mouvement”

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éna, à Paris. (Photo : Thibault Camus)

[09/07/2012 13:57:21] PARIS (AFP) Le président François Hollande a donné lundi matin le coup d’envoi de la grande conférence sociale, innovation qu’il a voulue pour relancer le dialogue social et tenter de trouver un consensus avec syndicats et patronat pour résoudre la crise, en particulier celle de l’emploi.

C’est le moment “de mettre la France en mouvement, il n’y a pas de temps à perdre”, a affirmé le président en ouvrant la conférence au Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese) devant quelque 300 personnes.

Avec cette grand-messe, prévue sur deux jours, le chef de l’Etat a voulu marquer un changement par rapport à l’ère Sarkozy et ériger le compromis en méthode du dialogue social. Fini les sommets de deux heures à l’Elysée au profit d’un dialogue dans la durée.

Il faut introduire “une culture de la négociation” en France, a affirmé M. Hollande.

La méthode est saluée par les syndicats et le patronat qui se voient ainsi mis au centre des décisions, une revanche sur les attaques répétées de l’ex-président contre les corps intermédiaires qu’il menaçait de contourner.

M. Hollande a rendu hommage à ces “corps intermédiaires sans lesquels la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui”.

“Il ne s’agit pas d’un sommet ponctuel”, a-t-il assuré, en donnant “rendez-vous dans un an”. “C’est un compromis positif pour sortir par le haut des épreuves qu’on traverse”, a-t-il dit.

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éna, à Paris. (Photo : Martin Bureau)

Le chef de l’Etat a évoqué les “trois grands défis” du pays: redressement des comptes publics, détérioration de la compétitivité et chômage.

Tôt dans la matinée, entouré du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et des ministres concernés, il avait reçu les numéros un des organisations syndicales et patronales -qu’il n’avait pas revus depuis son élection-.

Face aux plans sociaux, “l’Etat ne sera pas inactif”

M. Hollande leur a proposé d’inscrire le “dialogue social” dans la Constitution pour “mieux garantir” le modèle social, proposition qu’ils ont accueillie favorablement, même Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, qui était au départ méfiant.

Par ailleurs, le président a soulevé la question de la représentativité du patronat -serpent de mer qui divise les organisations patronales. Le Medef et la CGPME n’ont pas fermé la porte.

La rencontre avec M. Hollande a été plutôt chaleureuse, selon des participants. “Vous le savez, le président de la République a de l’humour. Nicolas Sarkozy était clivant, mettait du stress, Hollande apaise”, a relevé Jean-Claude Mailly.

“Il est un peu plus à l’écoute des responsables syndicaux, qu’il ne découvre pas à l’arrivée”, a renchéri son homologue de la CGT, Bernard Thibault. François Chérèque a salué “une forme de détente qu’on avait perdue ces dernières années” et la patronne du Medef Laurence Parisot une atmosphère “respectueuse”.

A l’issue des travaux, pas d’annonces tonitruantes à attendre: “Réformer, cela prend du temps”, “pour redresser le pays, il faut une volonté politique”, a affirmé M. Ayrault.

Mais syndicats et patronat estiment que le temps presse. Bernard Thibault souhaite des “mesures concrètes” et “immédiates”: “Il ne faut pas que sous couvert de négociation avec le patronat, on tergiverse sur des sujets d’urgence”, comme “la redéfinition des licenciements économiques”, a-t-il prévenu.

M. Hollande a promis: “L’Etat ne pourra pas rester inactif” devant les plans sociaux qui s’accumulent.

Il a confirmé par ailleurs la mise en oeuvre du contrat de génération début 2013.

De son côté, Mme Parisot, qui juge “catastrophique” la situation des entreprises, a réclamé “une grande négociation sur le fonctionnement du marché du travail” pour aboutir notamment à une plus grande flexibilité.

“J’ai clairement fermé la porte à la flexisécurité ce matin”, a répliqué M. Mailly.

Le consensus est encore loin mais syndicats, patronat et ministres devaient en débattre au cours des sept tables rondes prévues lundi après-midi et mardi matin, axées outre l’emploi, sur le service public, les retraites, le redressement économique, l’égalité hommes/femmes, les salaires, la formation.