étrolière en mer du Nord (Photo : Marcel Mochet) |
[10/07/2012 13:36:50] OSLO (AFP) Le travail reprenait mardi sur les plateformes pétrolières de Norvège, où la relance de la production d’hydrocarbures doit prendre plusieurs jours pour retrouver son rythme normal après une grève de 16 jours.
Les champs où la production était arrêtée à cause de la grève “vont commencer les procédures de lancement. Cela va prendre quelques jours (peut-être deux jours) avant que la production ne reprenne et quelques jours supplémentaires avant que la production n’atteigne son plateau”, a indiqué à l’AFP un conseiller auprès du ministre de l’Energie et du Pétrole, Ole Christian Juvkam, dans un courrier électronique.
La menace d’un “lock-out” de l’ensemble des sites de production, décidé par l’organisation patronale OLF et qui devait entrer en vigueur lundi soir à minuit, a poussé le gouvernement à convoquer les partenaires sociaux à 23H30 pour mettre fin au conflit.
Celui-ci, portant sur le régime des retraites, sera finalement tranché par une procédure d’arbitrage contraignant.
Le gouvernement, actionnaire à 67% du groupe pétrolier Statoil, avait tout intérêt à ce que la production reprenne. Il choisi la manière forte en annonçant la fin de la grève à l’issue de la rencontre.
ès une rencontre avec les partenaires sociaux du pétrole, le 10 juillet 2012 à Oslo (Photo : Anette Karlsen) |
Un arrêt complet de la production sur le plateau continental norvégien aurait eu des “conséquences sérieuses” sur la crédibilité de la Norvège comme pays exportateur d’hydrocarbures et sur l’approvisionnement en gaz et en pétrole de l’Europe, a estimé dans un communiqué la ministre du Travail Hanne Bjurstoem.
C’est désormais à la Commission nationale sur les salaires de statuer, comme le veut la procédure d’arbitrage. Chaque partie présentera ses arguments devant cet organe indépendant composé de sept membres (économistes, avocats, représentants du gouvernement et des partenaires sociaux) à une date qui reste à déterminer.
La décision portera sur l’ensemble des accords salariaux concernant les emplois sur les plateformes pétrolières, et notamment sur le régime des retraites. Elle aura valeur de convention collective et réglera pendant deux ans la question des salaires et des retraites de ces salariés, avant la négociation de nouveaux accords prévue en 2014.
La Commission pourrait se réunir en septembre, a indiqué à l’AFP la porte-parole de l’OLF Eli Ane Nedreskaar, selon qui l’intervention du gouvernement était “la seule porte de sortie”.
“Nous sommes très déçus. Nous pensons que ce n’était pas nécessaire du tout”, a pour sa part indiqué à l’AFP Martin Steen, le représentant du syndicat Industri Energi, qui rassemble une grande partie des employés du pétrole.
Le choix du patronat d’inciter le gouvernement à intervenir “restreint sérieusement nos possibilités d’avoir des négociations libres”, a-t-il déploré.
“Nous devions faire la grève”, a-t-il ajouté, car la retraite à 62 ans, soit trois ans avant l’âge légal de la retraite des employés du pétrole et cinq ans avant l’âge légal en Norvège, est “importante pour chacun de nos membres”.
Depuis le début de la grève le 24 juin, le conflit a touché 10% de la production norvégienne de pétrole et 7% de la production de gaz, selon le ministère de l’Energie et du Pétrole.
“Les marchés du pétrole et du gaz ont eu une réaction limitée à la grève, indiquant que les volumes touchés par la grève n’ont pas été d’une importance cruciale”, a estimé M. Juvkam, porte-parole du ministre de l’Energie et du Pétrole.
La Norvège est le huitième plus gros exportateur de pétrole au monde et le deuxième exportateur de gaz, selon l’Agence internationale de l’énergie.