Tricher est nécessaire pour 24% des cadres de Wall Street et de la City

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à la Bourse de New York le 6 juillet 2012 (Photo : Spencer Platt)

[10/07/2012 18:26:08] WASHINGTON (AFP) Près d’un quart des dirigeants de Wall Street et de la Bourse de Londres estiment que des conduites malhonnêtes ou illégales sont nécessaires pour réussir dans le monde de la finance, selon un sondage publié mardi par le cabinet d’avocats new-yorkais Labaton Sucharow.

Quelque 24% des 500 cadres supérieurs dans le secteur financier à New York ou à la City de Londres interrogés par le cabinet américain ont indiqué qu’ils étaient “susceptibles d’adopter des méthodes malhonnêtes ou illégales pour réussir”, selon cette enquête.

En outre, 16% d’entre eux ont admis qu’ils n’hésiteraient pas à commettre un délit boursier, tel que le délit d’initiés — lorsqu’une personne achète ou vend des actifs en se basant sur des informations privilégiées — s’ils pouvaient s’en tirer sans poursuites.

“Quand la malhonnêteté est une pratique communément acceptée par les professionnels de la finance, c’est l’intégrité même de tout notre système financier qui est en danger”, a commenté Jordan Thomas, un des responsables du cabinet américain.

Cette étude intervient en plein scandale du Libor sur les manipulations du marché interbancaire, qui a éclaboussé la britannique Barclays, et peu après la révélation d’une perte exceptionnelle de l’américaine JPMorgan Chase, se situant autour de 4 à 5 milliards de dollars, selon la presse américaine, deux événements témoignant de comportements déviants des salles de marchés.

L’affaire de manipulations de taux interbancaires, qui avait suscité de vives réactions du public, vient de pousser trois hauts dirigeants de la banque Barclays, dont son patron Bob Diamond, à démissionner.

Quelque 39% des cadres interrogés estiment que leurs concurrents ont déjà pratiqué des activités illégales ou malhonnêtes, ajoute l’enquête, et 30% d’entre eux pensent que leurs salaires ou leurs bonus les poussent à enfreindre le code de déontologie.

En outre, en plein débat sur le besoin de resserrer la réglementation financière sur les places boursières mondiales, un tiers seulement des personnes interrogées estiment que les autorités de régulation des deux côtés de l’Atlantique représentent une force de dissuasion.