Cela faisait longtemps que la diaspora tunisienne à l’étranger revendiquait une structure la représentant dans son pays d’origine. C’est maintenant chose faite avec la création du Haut conseil de l’émigration initiée lors d’une rencontre organisée lundi 9 juillet par le secrétariat d’Etat chargé des Tunisiens résident à l’étranger et regroupant toutes les ONG et associations fondées par des Tunisiens à l’étranger.
Pour Karim Azzouz, conseiller auprès du secrétaire d’Etat à l’Immigration, la création du conseil est une nécessité démocratique et un appui à la réforme administrative dans un contexte de refondation politique.
Quoi de plus naturel, lorsque nous savons que le 1/10ème de la population tunisienne réside en Europe et dans les quatre coins de la planète, soit 1 million dont 100.000 font partie du leadership économique, politique et socioculturel dans les pays de résidence. Le plus malheureux est que nous n’en voyons même pas le 1/5ème dans notre propre pays…
Un exemple édifiant, celui de Mongi Zidi, un des fondateurs du groupe Archimed, éditeur de logiciels de gestion de la connaissance pour l’administration et les entreprises en France, il est important et même capital de renforcer le lobbying pro-Tunisie auprès des cercles d’influence politique et économique en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et dans d’autres pays où ils peuvent servir de relais pour défendre la cause Tunisie.
Réaction étonnante de quelques participants. «Arrêtez de parler de lobbying, nous ne naturaliserons jamais nos relations avec les sionistes». Confusion des termes et ignorance des concepts… A ceux qui ne le savent pas encore, le lobbying peut être plus efficace que la diplomatie classique, qu’elle soit politique ou économique.
Pourtant, Mongi Zidi, président du Pôle régional numérique Nord-Pas-de Calais, expert technique des projets innovants, est en charge de projets en Recherche & Développement et du projet européen sur les télé-expérimentations et télé-simulation en e-learning, dont il assure la coordination entre 7 partenaires européens, il en assure la maîtrise d’œuvre.
Comment la Tunisie pourrait-elle profiter de son expertise et de son relationnel? «C’est en développant les réseaux entre nous en tant qu’expatriés occupant des hauts postes et exerçant des activités qui peuvent servir notre pays et en évitant d’entrer dans des polémiques et des considérations politiques qui ne peuvent que nous faire du tort», répond Mongi Zidi aux sceptiques de la salle.
Le Haut Conseil de l’émigration aurait dû être créé depuis longtemps au vu de l’importance de notre communauté à l’étranger, estime Houcine Al Jaziri, secrétaire d’Etat à l’Emigration.
Pareil Conseil est un investissement dans l’avenir de la Tunisie et des Tunisiens. Il doit être le produit d’une vaste concertation, réelle et transparente, sans exclusion, hégémonie, ou projets secrets.
Le Conseil aura pour mission de gérer les relations avec la communauté, l’administration et les autorités nationales et dans les pays d’origine. Mais pas seulement, il aura à définir les personnes et groupes ressources qui pourront militer pour défendre la cause de la Tunisie à l’international, user du relationnel pour créer des projets, attirer l’attention sur l’importance géostratégique de la Tunisie dans la zone méditerranéenne et les opportunités qu’elle offre aux investisseurs potentiels.
Les pays qui seront représentés au Conseil sont la France, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, le Maroc, la Libye, le Qatar, les Emirats et le Koweït.
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