à Moscou, le 11 avril 2012 (Photo : Kirill Kudryavtsev) |
[11/07/2012 13:00:14] MOSCOU (AFP) La Douma (chambre basse du Parlement russe) doit se prononcer mercredi sur des amendements controversés à une loi, nombre d’observateurs redoutant qu’ils ne visent à censurer l’Internet en Russie.
Les amendements à la loi sur “la protection des enfants” contre les dangers pour “leur santé et leur développement” que comportent certaines informations doivent être examinés à la fois en deuxième et troisième et dernière lectures.
Ces amendements, qui ont déjà été votés par les députés le 6 juillet en première lecture, visent à la mise en place d’un registre fédéral qui réglementerait l’activité des sites internet contenant des informations interdites par la loi, obligeant leurs propriétaires ou les fournisseurs d’accès à les fermer.
La loi vise notamment les sites diffusant de la pornographie à caractère pédophile, faisant la promotion de la consommation de drogues ou donnant des conseils pour se suicider. Mais il n’y est pas précisé à quel organisme fédéral reviendraient les décisions dans ce domaine.
Cette initiative a suscité de nombreuses protestations de la part des sites russes qui craignent la censure.
Ainsi, Wikipedia en russe a interrompu mardi pour 24 heures son fonctionnement afin de protester contre ces amendements. “Imaginez un monde sans connaissances libres”, était-il écrit sur la page d’accès à Ru.Wikipedia.org, toute blanche.
Le principal moteur de recherche russe Yandex a suivi le mouvement, et son slogan “Tout sera trouvé” figurait mercredi sur sa page d’accueil avec le mot “tout” barré d’une croix rouge.
“On ne peut pas prendre de telles décisions hâtivement, comme cela se passe maintenant”, a souligné la rédactrice en chef de Yandex, Elena Kolmanovskaïa, dans un communiqué.
Le site de blogs Livejournal, très populaire en Russie, sonne aussi l’alarme, affirmant que “ces amendements peuvent aboutir à l’instauration de la censure sur l’Internet russe”.
En Russie, l’internet, notamment les sites comme Facebook et Twitter, joue un rôle de premier plan dans la diffusion des idées de l’opposition ou dans la coordination des actions de protestation.