Renault souffre de la morosité des marchés européens mais moins que PSA

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és dans les locaux de la marque à Boulogne-Billancourt, le 17 janvier 2012 (Photo : Alexander Klein)

[11/07/2012 14:21:21] PARIS (AFP) La mauvaise santé des marchés automobiles européens a pesé au premier semestre sur les ventes du deuxième constructeur français Renault, qui s’en tire toutefois mieux que son compatriote PSA Peugeot Citroën grâce à une plus forte présence à l’international.

Le groupe a écoulé 1,33 million de véhicules dans le monde, soit 3,3% de moins qu’il y a un an, selon un communiqué publié mercredi.

Ceci s’explique par la morosité des marchés en Europe. “Les ventes du groupe sont en baisse de 14,9% en raison de la baisse marquée des marchés, notamment français”, de sa volonté de préserver sa marge et de la “restructuration de son offre commerciale en Grande-Bretagne”, explique-t-il.

En France, qui reste son premier débouché, ses ventes ont reculé de 15,2%.

Le groupe est parvenu à réduire sa dépendance à l’Europe, qui ne représente plus que 53% de ses ventes contre 61% un an plus tôt. Il profite de la croissance des marchés émergents et réalise des ventes record hors d’Europe, en hausse de 14,3% à 620.306 unités.

“Comme à fin 2011, six des dix plus gros marchés du groupe sont situés hors d’Europe, et trois pays (Brésil, Russie et Argentine) dans le top cinq”, souligne-t-il.

Renault tire partie du succès de son 4×4 Duster au Brésil ou encore de la gamme Logan, Sandero et du Duster en Russie (des modèles vendus en Europe et dans le bassin méditerranéen sous la marque Dacia, mais avec le logo Renault ailleurs).

Par marque, Dacia a vu ses ventes progresser de 2,5% tandis que celles de Renault ont reculé de 2,4%.

L’enseigne de véhicules à bas coûts a étoffé sa gamme avec le monospace Lodgy, qui sera suivi dans les mois qui viennent par un véhicule familial et une fourgonnette nommés Dacia Dokker et Dacia Dokker Van.

Pour la marque au losange, le lancement à l’automne de la Clio IV est attendu avec impatience.

– compétitivité –

Sa filiale sud-coréenne Renault Samsung Motors continue en revanche à souffrir avec une chute vertigineuse de ses ventes de 41,2%, face à la concurrence de Hyundai et de Kia. “Elle déploie un plan de redressement pour renforcer durablement sa compétitivité”, rappelle le communiqué.

Renault espère poursuivre “sa croissance internationale au second semestre” et regagner des parts de marché en Europe avec l’arrivée des nouveaux modèles, a déclaré son directeur commercial, Jérôme Stoll, lors d’une conférence.

“Notre ambition est d’augmenter en 2012 nos ventes par rapport à 2011, mais pour dépasser le niveau de l’année dernière, il faudra que les marchés européens ne se dégradent pas plus que ce que nous avions prévu”, a-t-il ajouté.

Le groupe a réalisé en 2011 des ventes record de 2,72 millions d’unités.

Par conséquent, Renault abandonne sa prévision d’une hausse de ses ventes de 3 à 4% en 2012 faite en début d’année. “Cette prévision ne tient pas car nous avions prévu à l’époque un marché européen en baisse de 3 à 4%, et nous le prévoyons aujourd’hui à -6/-7%”, a déclaré M. Stoll, tandis que le marché français, attendu en baisse de 7 à 8%, pourrait chuter de 10 à 11%.

Ces résultats tranchent avec ceux du numéro un français PSA Peugeot Citroën, dévoilés la semaine dernière, et qui a vu fondre ses ventes mondiales de 13% à 1,62 million d’unités.

Le groupe souffre également de la situation en Europe, ainsi que de l’arrêt de ses activités en Iran, contrairement à Renault pour qui l’Iran est le 9e marché au monde.

Les difficultés de PSA devraient le pousser à dévoiler de nouvelles mesures d’économies lors d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire prévu jeudi à Paris.

Le gouvernement français a promis de présenter en juillet un nouveau plan de soutien à la filière, déjà soutenue pendant la crise de 2008-2009 via la prime à la casse. “Nous attendons avec confiance un projet à venir”, a dit M. Stoll.