élécom Stéphane Richard répond à la presse le 11 juillet 2012 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[11/07/2012 16:05:44] PARIS (AFP) Le PDG d’Orange Stéphane Richard confirme l'”origine logicielle” de la panne géante du réseau mobile de l’opérateur pendant douze heures vendredi et samedi, indiquant que l’audit mené par ses services livrerait ses premières conclusions fin juillet.
Une version exhaustive sera publiée en septembre, a précisé M. Richard devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblé nationale, juste après avoir été entendu à Bercy par la ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin sur les raisons de la panne qui a affecté 27 millions de clients.
Le PDG d’Orange a de nouveau évoqué un “incident rarissime de par son ampleur” et “très spectaculaire”, soulignant qu’il constituait “une leçon d’humilité” pour l’opérateur historique du téléphone français.
“Je confirme l’origine logicielle qui a affecté un des éléments du réseau mobile. Le problème est survenu au coeur du réseau, composé de vingt-sept machines, installées sur une quinzaine de sites différents, et fabriqué par Alcatel-Lucent”, a expliqué M. Richard.
“C’est un matériel de dernière génération, mis en place en mai 2012. Chaque année, on procède à des mises à jour logicielles, et une des mises à jour est intervenue 48h avant l’incident, il semblerait que ce soit lors de cette mise à jour qu’il y ait eu un problème, c’est la cause-source de l’incident”, a-t-il précisé.
“L’anomalie créée par cette mise à jour n’a pas fait l’objet d’une alerte automatique, on est peut-être dans le défaut de conception ou la défaillance humaine, je ne le sais pas encore”, a résumé le PDG.
“Du coup, la redondance (soit le doublement ou le triplement des systèmes par sécurité) prévue dans le système n’a pas fonctionné”, a-t-il expliqué.
La panne “n’est a priori pas liée à une agression informatique, par un hacker ou autre, ce n’est pas l’afflux de trafic qui a créé le problème, et ce n’est pas lié à un sous-investissement dans l’équipement”, s’est défendu M. Richard.
Il a indiqué avoir remis en début d’après-midi à Mme Pellerin, qui l’avait convoqué à Bercy, un premier rapport “qui détaille la description de l’incident et les investigations que nous faisons”.
“J’ai demandé la conclusion de l’audit interne pour le 10 septembre, et il y aura un rapport d’étape fin juillet”, a-t-il précisé.
Stéphane Richard a également tenu à répondre au président de l’Autorité de régulation des télécoms, Jean-Ludovic Silicani, qui, interrogé le matin-même par la commission, avait déploré le fait de n’avoir pas été alerté directement de la panne par Orange, et de n’avoir reçu un appel de M. Richard que le lendemain.
“Nous n’avons pas d’obligation juridique d’informer l’Arcep”, a tenu à souligner M. Richard.
“Cet événement a eu une grande portée médiatique, et la particularité de la société d’aujourd’hui est que cela s’est su quasi immédiatement grâce aux réseaux sociaux par exemple, ce qui fait que gérer l’information, notamment en direction des autorités publiques, prend une portée différente”, a-t-il ajouté.
“Il y a 20 ans, c’était bien d’avoir des circuits de crise avec des numéros de téléphone à appeler, mais aujourd’hui il est difficile qu’un responsable n’apprenne” pas une telle information via des canaux comme internet, selon lui.