Le projet de jumelage entre la Tunisie et la France concernant «l’appui à la mise en place d’un système d’information céréalier de prévision des récoltes et d’alerte précoce» a été clôturé, mercredi 11 juillet, à Tunis. Ce projet, qui s’est étalé de janvier à juin 2012, a pour objectif de renforcer les capacités du Centre National de la cartographie et de la Télédétection (CNCT) et du ministère de l’Agriculture pour la mise en place d’un système opérationnel de prévision des surfaces et des productions de céréales par télédétection.
Il permettra une meilleure planification des importations des céréales et, par conséquent, assurera l’autosuffisance en la matière.
A noter que le jumelage franco-tunisien est financé par l’Union européenne (UE) pour un montant de 250 mille euros, environ 500.000 euros, et s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à l’Accord d’Association et au plan d’Action voisinage (P3AII). Et c’est le gouvernorat de siliana qui a été pris comme exemple pour expérimenter le système d’estimation des surfaces de céréales par satellite.
Nabil Sghaïer, ingénieur principal au CNCT, a expliqué, dans une déclaration à la TAP que «nous essayons de rapprocher les deux méthodes (classique et par satellite) de quantification de la récolte céréalière, de suivi de la campagne et de l’état de croissance végétale, pour aboutir à des chiffres fiables et unifiés». Selon lui, «la méthode satellitaire permet de réduire de trois fois l’erreur en chiffres par rapport au système classique du ministère de l’Agriculture». Ce qui rend indissociables les deux méthodes pour aboutir à une meilleure information devant aider l’agriculteur à bien se préparer aussi bien pour la campagne de récolte que pour l’emblavage de la terre.
Mohamed Ben SALEM, ministre de l’Agriculture, a indiqué que “le système conventionnel actuel des statistiques agricoles ne permet d’avoir que des estimations tardives de la production qui coïncide généralement avec la fin de la récolte”. Et d’ajouter que “la télédétection a démontré sa plus-value dans ce domaine, ce qui nous a encouragé à coopérer avec nos partenaires étrangers dans ce domaine pour introduire les données de télédétection dans les méthodes conventionnelles”.
La France a ainsi été choisie à travers un appel d’offres pour appuyer la mise en place d’un système d’information de prévision des surfaces céréalières par satellite.
Pour mémoire, les produits céréaliers représentent, en moyenne nationale, 16% des dépenses alimentaires du citoyen tunisien et environ 5,6% de la totalité de ses dépenses, a indiqué le ministre. Par contre, pour les couches à faible revenu, les dépenses alimentaires en produits céréaliers représentent plus de 30% des dépenses alimentaires.
Pour les céréales (blé dur, blé tendre et orge), les tendances durant les cinq dernières années (2006-20101) sont marquées par une légère baisse des superficies emblavées, une fluctuation de la production annuelle (de 2 millions de tonnes en 2007 à 1 million de tonnes en 2010). A souligner que le niveau d’autosuffisance en matière de blé dur et de blé tendre est variable, oscillant entre 16% pour une année de très faible production (2002) et 60% pour une année de forte production, a précisé Ben Salem.
WMC/TAP