Un débat initié mercredi 11 juillet 2012 par la chaîne Nessma Tv a apporté sans doute un éclairage édifiant sur les raisons de la volonté de révoquer le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli.
Réagissant dans l’émission au téléphone, Ferjani Doghmane, membre d’Ennahdha et président de la Commission des finances de la Constituante, a reproché quatre choses au gouverneur de la BCT, et ce notamment après l’audition de Nabli devant la Constituante, le 19 juin 2012.
Premièrement, le retard dans l’exécution des réformes au niveau de la BCT et du secteur bancaire. Deuxièmement, le fait qu’il n’ait pas fait assez pour récupérer les avoirs à l’étranger du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Troisièmement, qu’il n’ait pas fait assez pour débusquer toute la corruption qui avait droit de cité au sein de l’institution qu’il dirige. Enfin, qu’il ait déclaré qu’il fallait donner la preuve que les avoirs transférés à l’étranger par le président déchu et son clan soient des fonds volés et de l’argent sale. Ferjani Doghmane a déclaré qu’il s’agissait-là, en partie, de réactions de membres de la Constituante qui ont auditionné Mustapha Kamel Nabli.
Répondant à ces accusations, Mustapha Kamel Nabli a réfuté un à un ces arguments affirmant qu’ils sont la preuve d’une méconnaissance des réalités et des arcanes de la finance. Il a soutenu, entre autres, concernant les avoirs du président déchu, qu’il s’agit de procédures largement connues internationalement. Pour ce qui est de la réforme des banques, il a estimé que jamais le secteur bancaire n’a été visité par la réforme. Idem pour les affaires de corruption: la justice a été saisie.
Mustapha Kamel Nabli a estimé que le fond du problème était ailleurs, et que c’est l’indépendance de la BCT qui est en jeu aujourd’hui. Il a averti, à ce niveau, que nous jouons avec le feu et que c’est le rôle de la BCT et sa place dans le tissu institutionnel qui sont menacés.
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