C’est du moins ce qu’a laissé entendre, aujourd’hui, Ridha Saïdi, ministre conseiller auprès du Premier ministre chargé des Dossiers économiques et sociaux, dans une interview accordée, ce vendredi 13 juillet, à Radio Express Fm.
Le ministre n’a pas exclu la promulgation imminente, dans le cadre de la révision du Code d’incitations aux investissements d’une nouvelle législation permettant aux étrangers, particulièrement des investisseurs des pays du Golfe, de s’approprier des terres agricoles, comme c’est le cas d’un pays comparable, le Maroc.
Pour mémoire, l’ancien code d’incitations aux investissements stipule texto que «Les étrangers peuvent investir dans le secteur agricole dans le cadre de l’exploitation par voie de location des terres agricoles. Toutefois, ces investissements ne peuvent en aucun cas entraîner l’appropriation par les étrangers des terres agricoles».
Conséquence: la déclaration de M. Saïdi constitue une évolution énorme pour un sujet auquel les Tunisiens sont particulièrement sensibles.
Rappelons pour mémoire l’affaire historique du domaine Enfidha et ses conséquences sur la colonisation du pays.
Enfidha est à l’origine un domaine propriété du bey de Tunis. Sadok Bey, qui l’offre à son grand vizir, Kheireddine Pacha, en remerciement pour son intervention quant à la confirmation par le sultan ottoman (1871) des droits de succession de la famille de Sadok Bey sur le trône beylical. Lorsque Kheireddine quitte la Tunisie pour Constantinople quelques années plus tard, ce dernier vend le domaine d’une superficie de près de 100.000 hectares à une société marseillaise de crédit qui le rebaptise Enfidhaville. La tentative des autorités tunisiennes de bloquer cette vente est vue comme un facteur contribuant à la décision du gouvernement français de placer la Tunisie sous protectorat.
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