Les principes sont-ils immuables? La question est posée notamment pour ceux qui en font un principe! Alors peut-on faire de la politique avec des principes? Et quand on est un supposé grand parti, doit-on garder ses principes de base, principes qui ont servi de base à sa création et sa mise en valeur? Car, ce qui prêche en défaveur de ce grand parti, c’est que, s’il a été créé sous la pression de la dictature et l’oppression, il a pris le pouvoir le jour où la dictature est tombée et l’oppression disparue, et sans qu’il y soit pour quoique ce soit. J’ai presque l’impression que –que Bouazizi me pardonne– ce pouvoir est tombé comme un fruit pourri de l’intérieur par ses propres vers qu’il a générés, et ce grand parti est venu occuper le vide laissé.
Du coup, la légitimité dudit parti en prend un sacré coup; il essaie d’apprendre à apprendre et de rattraper, et prendre un train en marche… en espérant continuer à le diriger le plus longtemps possible envers et contre tout et tous.
Donc, il s’adapte, adapte ses principes, en dissout une partie, en crée d’autres, cherche et se cherche, oserais-je dire sans espoir. Car la situation est, encore une fois, complexe et contradictoire à ce jour. Après qu’on a détruit la structure politique en place, il reste le plus important. Mais il n’a aucun programme, ni ligne de conduite probante ni convaincante, et certains signes de fissure commencent à apparaître dans cette belle machine:
– il y a ceux qui cherchent à s’adapter à l’environnement et vivre comme le nouvel hôte d’un des palais de Carthage,
– il y a ceux qui ont compris la structure profonde d’un pays, comme dirait un célèbre Fouché,
– il y a -et il y aura- les suivistes ainsi que les extrémistes comme partout,
– et enfin, les plus dangereux qui sont les théoriciens de la légitimité que j’appellerais les “ismologues“, car ils cherchent à consolider la structure chancelante et vont pratiquer le “discourisme“, le chauvinisme, et ce sans aucun état d’âme ni volonté de servir le pays, et iront chercher leurs moyens partout où ils les trouvent, même en vendant leur âme au diablisme!