érité, à Madrid le 16 juillet 2012. (Photo : Dominique Faget) |
[16/07/2012 14:52:00] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend désormais à ce que l’Espagne, en proie à de graves difficultés économiques, reste en récession en 2013 et voie son produit intérieur brut (PIB) reculer de 0,6%, selon ses nouvelles projections mondiales publiées lundi.
Le Fonds, qui tablait en avril sur une contraction du PIB espagnol en 2012 mais espérait une faible croissance (+0,1%) en 2013, relève aujourd’hui que les “turbulences” se sont intensifiées dans le pays qui a sollicité l’aide de l’Union européenne et annoncé un plan d’économie de 65 milliards d’euros.
Petite consolation, le FMI estime que la récession sera moins sévère que prévu cette année (-1,5% contre -1,8% prévu en avril), selon son nouveau rapport.
“Les turbulences sur les marchés se sont accélérées en Espagne en raison des nouvelles inquiétudes sur la santé du système financier et ses possibles implications budgétaires”, écrit le FMI, qui évoque les problèmes du secteur bancaire du pays.
Ce nouveau rapport ne fournit pas de prévisions actualisées pour la Grèce, autre pays de la zone euro en grandes difficultés, mais le FMI estime que la situation dans le pays, sous assistance financière internationale, demeure “vague”.
S’agissant du Portugal, qui a également requis l’aide du FMI, le rapport observe que “l’ajustement budgétaire s’y déroule comme prévu”, tout comme en Irlande.
Sur l’ensemble de la zone euro, le FMI prévoit toujours le même degré de contraction du PIB cette année (-0,3%) avant un retour de la croissance en 2013 moins fort qu’espéré (0,7%), en baisse de 0,2 point.
En Espagne, les autorités ont dit de leur côté lundi espérer que l’accord entre les ministres de la zone euro pour une aide aux banques espagnoles.
économique à Barcelone le 16 juillet 2012 (Photo : Lluis Gene) |
“Comme vous le savez parfaitement, nous espérons vendredi prochain signer formellement au sein de l’Eurogroupe le mémorandum entre l’Espagne et la zone euro pour injecter au maximum 100 milliards d’euros dans le système bancaire espagnol”, a affirmé , a indiqué le ministre de l’Economie Luis de Guindos lors d’un forum économique à Barcelone.
Le 8 juillet, l’Union européenne s’est mise d’accord sur un plan de sauvetage d’un montant maximum de 100 milliards d’euros pour soutenir les banques espagnoles, asphyxiées par leur exposition à l’immobilier depuis l’éclatement de la bulle en 2008.
Les ministres des Finances de l’UE ont aussi accordé à l’Espagne, entrée en récession au premier trimestre, une année supplémentaire, soit jusqu’en 2014, pour ramener son déficit public en-dessous de 3%, révisant l’objectif de déficit pour 2012 à 6,3% du PIB contre 5,3% précédemment.
En échange, selon le projet de mémorandum sur l’aide à l’Espagne, l’Union européenne va exiger de Madrid une réforme de son secteur financier qui pourrait se traduire par des pertes pour le contribuable, et la Commission sera autorisée à mener des inspections dans les banques.
Ce document, qui établit les 32 conditions en échange de l’aide au secteur financier espagnol, doit être approuvé d’ici au 20 juillet, date à laquelle les ministres ont prévu de finaliser les détails de l’aide à l’Espagne.
Selon une proposition de feuille de route du fonds de secours européen FESF, le plan d’aide à l’Espagne, qui doit s’étaler sur 18 mois, comprendra, après une première enveloppe de 30 milliards d’euros prévue pour juillet, un versement estimé à 45 milliards à la mi-novembre.
Fin juin, le gouvernement espagnol avait annoncé que ses banques auraient besoin de 62 milliards d’euros au maximum, se basant sur les résultats des cabinets d’audit Roland Berger et Oliver Wyman.
Madrid n’a pas sollicité l’aide du FMI, mais le Fonds, qui a obtenu un rôle de supervision du plan d’aide européen, avait formulé le mois dernier ses premières recommandations, notamment une hausse immédiate de la TVA et une baisse des salaires des fonctionnaires.