çois Fillon (c) et Eric Woerth visitent un quartier en cours de réhabilitation à Garges-lès-Gonesse, le 8 novembre 2010 (Photo : Fred Dufour) |
[17/07/2012 06:18:59] PARIS (AFP) Le Programme national de rénovation urbaine (PNRU) “n’a pas atteint ses objectifs” et la poursuite de son financement est “très incertaine”, juge mardi un rapport de la cour des comptes selon laquelle cet échec découle de “défauts de gouvernance” de la politique de la Ville.
“Alors que les objectifs fixés par le législateur sont loin d’être atteints et que la situation des finances publiques impose la recherche d’économies, la possibilité d’un financement complet du PNRU reste très incertaine”, estime la juridiction dans ce rapport qui évalue une décennie de réformes de la Politique de la ville.
La juridiction recommande notamment une réforme de la géographie prioritaire en concentrant les efforts sur les zones qui présentent le plus de difficultés et le renforcement de la politique de l’emploi dans les quartiers prioritaires où le taux de chômage atteint 20%.
Le PNRU qui vise le rattrapage des quartiers en difficultés, totalise 40 Mds d’euros d’investissements sur la période 2004/2013, dont 12 milliards de subventions à l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) chargée de son exécution.
“Ces crédits, malgré leur importance, ne permettront pas l’achèvement de tous les projets programmés dans les conventions”, a averti la cour des comptes.
érieur Manuel Valls, le 14 juillet 2012 à Paris (Photo : Benoit Tessier) |
Selon elle, “53% des démolitions prévues ont été réalisées, 30% de l’offre a été reconstituée et 39% des logements ont été réhabilités”.
Par ailleurs, “la diversification de l’habitat est restée globalement insuffisante” et “l’objectif de mixité tant sociale que fonctionnelle n’a pas été atteint”.
“Une géographie prioritaire trop complexe et, surtout, la dilution des interventions sur un nombre trop important de zones, ont dès le départ pénalisé l’ensemble du dispositif”, analyse la cour des comptes.
Le ministre en charge de la Ville, François Lamy, a récemment averti qu’un PNRU 2 pour lequel s’est engagé François Hollande durant sa campagne “ne pourra être lancé qu’après l’évaluation complète du premier, après la réforme de la géographie prioritaire, et en fonction des marges de manoeuvre que le gouvernement pourra dégager”.