Alcatel, dans le rouge et pessimiste sur 2012, est laminé en Bourse

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Alcatel-Lucent sur leur usine de Velizy (Photo : Eric Piermont)

[17/07/2012 10:42:06] PARIS (AFP) L’équipementier français en télécommunications Alcatel-Lucent a vu son titre sombrer mardi sous les 1 euro, sanctionné après un deuxième trimestre dans le rouge et l’abandon de son objectif de rentabilité pour l’année.

Le groupe a essuyé une perte opérationnelle ajustée d’environ 40 millions d’euros au deuxième trimestre, contre un bénéfice de 108 millions d’euros un an plus tôt, selon des chiffres préliminaires.

Le chiffre d’affaires sur la période a atteint 3,5 milliards d’euros (contre 3,9 milliards d’euros un an plus tôt).

Les analystes d’Oddo Securities attendaient bien mieux, un bénéfice opérationnel de 70 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de près de 3,6 milliards d’euros.

Le marché a sanctionné ces annonces et à 12H09, Alcatel perdait 14,81% à 0,96 euros, dans un marché en hausse de 0,31%.

Les ventes ont progressé par rapport au premier trimestre dans “toutes les régions et toutes les divisions”, mais le mix, c’est à dire la répartition des ventes, ne s’est pas amélioré autant qu’Alcatel l’espérait.

Seule bonne nouvelle, Alcatel “sur la base du carnet de commandes actuel, (…) anticipe un second semestre plus élevé que le premier semestre”. Mais le groupe, qui doit détailler résultats et objectifs annuels le 26 juillet, s’est abstenu de donner un objectif chiffré dans l’immédiat.

Alcatel-Lucent a également abandonné son objectif de faire croître sa marge opérationnelle ajustée, “à la lumière de la performance sur les six premiers mois de l’année et compte tenu de l’environnement macro-économique difficile”.

Il y a moins de trois mois, lors de la publication des résultats du premier trimestre, Alcatel confirmait encore ses prévisions, mais de nombreux analystes se montraient déjà dubitatifs.

Le résultat opérationnel devrait rester “sous pression pour plusieurs trimestres”, mais être “de meilleure facture” l’an prochain qu’en 2012, selon le courtier Oddo Securities, qui a abaissé son objectif de cours, de 2,20 euros à 1 euro, et changé sa recommandation à “neutre” contre “acheter”.

“Les chiffres du second trimestre sont décevants et les opérateurs s’inquiètent des perspectives du groupe vu le contexte macro-économique difficile qui pourrait affecter les ventes et la rentabilité”, a commenté un analyste parisien sous couvert d’anonymat.

“Cela montre que le groupe est loin d’être sorti de la tourmente et qu’il ne faut pas garder le titre dans son portefeuille”, a souligné l’analyste, s’inquiétant aussi “des problèmes de trésorerie de l’équipementier”.

Au 31 mars, la société affichait une trésorerie opérationnelle de 168 millions d’euros et une trésorerie nette de 753 millions. Mais, “celle-ci pourrait s’être nettement dégradée vu le ralentissement mondial”, a souligné l’analyste.

En 2011, le groupe avait connu son premier exercice bénéficiaire depuis la fusion avec Lucent en 2006. Il a publié une marge brute ajustée de 5,64 milliards d’euros soit 36% des revenus. La marge opérationnelle ajustée a atteint 610 millions d’euros soit 3,9% du chiffre d’affaires.

Les grands concurrents européens d’Alcatel-Lucent sont aussi dans des situations délicates.

Ericsson a doublé son bénéfice au premier trimestre, mais ce résultat est dû en grande partie à son retrait de la coentreprise Sony Ericsson, car le chiffre d’affaires a, lui, reculé.

L’équipementier Nokia Siemens Networks a lui annoncé en novembre dernier un plan de restructuration prévoyant la suppression de 17.000 emplois dans le monde d’ici fin 2013.