Le “coup de pouce” au Smic détruirait 1.900 à 2.800 emplois, selon l’OFCE

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Une fiche de paie (Photo : Mychele Daniau)

[17/07/2012 12:04:05] PARIS (AFP) Le “coup de pouce” au Smic de 0,6% entré en vigueur au 1er juillet pourrait détruire entre 1.900 et 2.800 emplois, selon une étude publiée mardi par deux économistes de l’OFCE.

Le Smic a été augmenté de 2% au 1er juillet, 1,4% au titre de l’inflation et 0,6% de “coup de pouce” exceptionnel. L’OFCE s’est intéressé à l’impact de ce plus.

L’impact d’une hausse du salaire minimum avait auparavant été évalué à un chiffre bien supérieur par Francis Kramarz, l’un des experts du groupe sur le Smic. Selon ce dernier, une augmentation de 1% entraînerait la destruction de 25.000 emplois, soit 15.000 postes supprimés pour un “coup de pouce” de 0,6%.

La direction du Travail avait de son côté évalué en 2006 les destructions d’emplois dans une fourchette bien plus large, entre 4.000 à 20.000 pour 1% d’augmentation du Smic (soit entre 2.400 et 12.000 pour 0,6% de hausse, le montant du coup de pouce).

Les conséquences en termes d’emploi de la hausse du salaire minimum font l’objet de polémiques récurrentes. François Baroin a ainsi récemment dénoncé les choix du gouvernement Ayrault, évaluant entre “30 et 40.000” le nombre des postes supprimés du fait de la hausse du Smic de 2%.

Eric Heyer et Mathieu Plane, les deux experts de l’Observatoire des conjonctures économiques auteurs de cette étude, ont retenu une méthodologie qui prend en compte les conséquences directes et indirectes de cette hausse du salaire minimum.

Selon eux, le “coup de pouce” détruirait 1.400 emplois et augmenterait le déficit public de 0,01 point de PIB.

Or pour compenser cette augmentation du déficit, les mesures nécessaires (hausse d’impôts etc…) seraient à l’origine de pertes supplémentaires d’emplois, le total se situant in fine dans une fourchette comprise entre 1.900 et 2.800 postes.