La capitale tunisienne a abrité, lundi 16 juillet, une réunion des ministres des Finances et de l’Emploi d’Afrique du Nord. Des décideurs politiques, des experts de l’OCDE et de la Banque africaine de développement (BAD), des représentants du secteur privé, des universitaires et organisations de la société civile ont débattu des défis de l’emploi des jeunes dans les pays d’Afrique du Nord et des politiques pertinentes à mettre en place.
La Banque africaine de développement note dans un récent rapport que la croissance des dix dernières années avant le Printemps arabe n’a pas permis aux pays nord-africains de créer assez d’emplois pour les jeunes générations. De ce fait, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) s’élève à 23% en moyenne dans la région, soit trois à quatre fois plus que pour les adultes. Mais si l’on compte les découragés, ces jeunes inactifs, aptes à travailler mais qui ne recherchent pas de travail et sortent ainsi des statistiques, la proportion de jeunes sans emploi s’élève à 41%…
Pour y faire, la BAD estime que les emplois de demain seront à pouvoir principalement non pas dans la fonction publique, souvent déjà saturée, mais dans le secteur privé, et notamment les petites et moyennes entreprises. Aussi, l’abaissement des obstacles à leur croissance et à la création d’emplois est une des cinq pistes d’actions pour promouvoir l’emploi des jeunes en Afrique du Nord, discuté lors de la conférence OCDE/BAD à Tunis.
Parmi les principaux obstacles à lever: la corruption et l’accès au financement. Mais les politiques publiques ont également un rôle crucial à jouer pour stimuler la diversification de l’économie et renforcer sa compétitivité.
Ainsi, «l’Afrique du Nord doit se doter de structures économiques offrant plus de perspectives d’emploi aux jeunes. Cela passe par des mesures qui encouragent la diversification des secteurs existants, ainsi que la création de davantage de valeur ajoutée sur le sol national, pour soutenir la création d’emplois de qualité à grande échelle. L’Afrique du nord doit repenser la croissance économique pour donner un emploi aux 9,8 millions de jeunes qui entreront sur le marché du travail d’ici 2020».