Le président tunisien, Moncef Marzouki, a affirmé mardi 17 juillet, au palais de l’Elysée à Paris, que les relations entre la Tunisie et la France seront à l’avenir “très bonnes”. Et d’ajouter que “la page est tournée, ce gouvernement ne portera pas la responsabilité des gouvernements antérieurs”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse conjointe au terme d’un entretien avec le président François Hollande, qui constitue la première étape d’une visite officielle de trois jours (mardi, mercredi et jeudi).
Revenant sur diverses questions d’intérêt commun abordées au cours de l’entretien, notamment la question de la dette tunisienne, les deux parties ont assuré œuvrer de concert en vue d’identifier les mécanismes adéquats pour sa conversion en projets de développement et garantir sa bonne utilisation.
S’exprimant sur les récentes déclarations de l’ancien président Ben Ali, Moncef Marzouki s’est dit surpris par sa proposition de rendre à la Tunisie une partie des avoirs. “Nous avons besoin de récupérer la totalité des biens mal acquis pour combattre le chômage et la précarité”, a-t-il répliqué. “Si Ben Ali décide de rentrer, je peux lui garantir sa sécurité physique et un procès équitable”, a-t-il lancé.
Voyons ça. Quels pouvoirs dispose notre président pour promettre une telle garantie à l’ancien président tunisien? Aurait-il oublié l’affaire Mahmoudi Baghdadi? Mais bon, il peut toujours causer!
Par ailleurs, Hollande et Marzouki ont évoqué le dossier des retraites des Tunisiens en France, soulignant qu’ils ont convenu d’alléger les procédures «lourdes» et de leur permettre de toucher leurs pensions de retraite dans de meilleurs délais.
Autre sujet abordé par les deux chefs d’Etat, la question des immigrés clandestins. M. Hollande a affirmé examiner avec la partie tunisienne les meilleurs moyens de permettre leur rapatriement.
Concernant les salafistes, Marzouki pense qu’ils “sont la partie insoluble des islamistes dans la démocratie”, mais souligne que derrière le salafisme se cache un phénomène social nourri par la pauvreté et l’ignorance.
En réponse à une question sur la relance de l’Union pour la Méditerranée, M. Hollande a déclaré vouloir «rouvrir» autrement le dialogue entre l’Europe et la Méditerranée et «faire simple et pratique» en activant le processus 5+5. «Une réunion est prévue début octobre à La Valette pour entreprendre des projets concrets et répondre aux ambitions communes», a-t-il dit.
Dans le dossier syrien, les deux présidents ont insisté sur l’impératif de parvenir à une solution pour convaincre la Russie et les autres pays réticents. Seul le départ de Bachar Al Assad permettra de résoudre le conflit et de passer à la démocratie dans ce pays, ont-ils estimé.
WMC/TAP