Banques espagnoles : le taux de créances douteuses atteint un nouveau record

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à Madrid (Photo : Dominique Faget)

[18/07/2012 08:45:08] MADRID (AFP) Le taux de créances douteuses des banques espagnoles, indice de leur vulnérabilité, a encore progressé en mai, atteignant un nouveau record depuis 1994 à 8,95%, a annoncé mercredi la Banque d’Espagne.

Les créances douteuses, principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés, s’élevaient en mai à 155,841 milliards d’euros, soit 8,95% du total des créances, contre 8,72% en avril, 8,37% en mars et 8,15% en février.

La zone euro a annoncé le 9 juin qu’elle accordait une aide pouvant aller jusqu’à 100 milliards d’euros à l’Espagne pour renflouer son secteur bancaire, très affaibli par son exposition au secteur immobilier sinistré depuis l’explosion de la bulle en 2008.

Son taux de créances douteuses, qui n’était que de 3,37% fin 2008, s’est par exemple fortement détérioré depuis le début de la crise.

En échange de son aide, la commission européenne a imposé de strictes conditions aux banques espagnoles, dont la mise à l’écart des actifs douteux des banques dans une structure de défaisance (dite “bad bank”) qui devra être opérationnelle d’ici le mois de novembre, selon un projet de mémorandum qui devrait être adopté vendredi.

Le plan d’aide au secteur bancaire espagnol a été précipité après l’annonce en mai du sauvetage public historique de la troisième banque par les actifs du pays, Bankia, de 23,5 milliards d’euros.

Les ministres des Finances de la zone euro devraient adopter vendredi les modalités de ce plan (taux, calendrier, conditions associées à ces prêts), et permettre le déblocage fin juillet de 30 milliards d’euros qui seront mis en réserve en cas de besoin urgent de recapitalisation bancaire cet été.

La situation des banques espagnoles fait d’ailleurs partie des inquiétudes évoquées lundi par le Fonds monétaire international (FMI), qui a prévu que l’Espagne reste en récession en 2013. Le gouvernement espagnol table pour 2012 sur un recul de 1,7% du PIB.