éphane Richard, à Paris le 17 juillet 2012 (Photo : Martin Bureau) |
[18/07/2012 10:31:09] PARIS (AFP) Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, s’est prononcé mercredi en faveur d’un “état des lieux objectif”, mené par “un corps de l’Etat”, sur la délocalisation des centres d’appels, alors que le gouvernement a demandé aux opérateurs d’étudier le rapatriement d’une partie de ces services.
“Il faut faire un état des lieux objectif de la situation, je suggère une mission à un corps de l’Etat pour faire le point précis sur la réalité des centres d’appels exerçant en France, pour avoir une base chiffrée et précise”, a déclaré M. Richard lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat.
Lors d’une réunion mardi avec les dirigeants d’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, les ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique) leur ont notamment demandé dans quelle mesure ils pourraient rapatrier, du Maghreb notamment, une partie des emplois dédiés à leurs hotlines d’assistance technique et de service après vente.
Relocaliser en France 10.000 emplois dédiés à l’assistance technique des opérateurs télécoms “coûterait en moyenne” 20 centimes par mois aux abonnés, a affirmé mercredi M. Montebourg.
Stéphane Richard a estimé que ce problème “se posait de façon indirecte” pour son groupe.
“Nous n’avons pas directement de centres d’appel en dehors de France, l’ensemble de nos plateformes d’appels sont situées en France mais il est vrai que certains de nos sous-traitants ont des centres d’appels +offshore+”, soit hors de France, a reconnu M. Richard, sans avancer de chiffre sur le nombre des personnes concernées.
“Ces délocalisations se font pour des raisons économiques, le coût des services en question est deux à trois fois plus bas dans les pays où ces centres ont été localisés”, a-t-il souligné.
“Et il y a aussi la question de la disponibilité horaire, nos clients exigent d’avoir une présence téléphonique 24H/24, 7 jours sur 7, y compris les jours fériés et congé. Jusqu’à ce jour, il est strictement impossible d’organiser cette disponibilité continue avec les salariés du groupe en France”, a ajouté M. Richard.
Selon lui, “rapatrier les centres d’appel +offshore+ va poser problème à ces sous-traitants, il va falloir traiter la continuité de la présence téléphonique”.
“Dans ces pays, comme la Tunisie, le Maroc ou le Sénégal, la France a eu une politique d’aide à la création d’emplois et le centre d’appel a été un des +produits+ mis en avant. Ce serait un peu compliqué aujourd’hui d’expliquer aux autorités tunisiennes ou marocaines qu’on va rapatrier des centaines de milliers d’emplois demain matin en France”, a souligné le PDG d’Orange.
“Ce sont des données compliquées, nous sommes néanmoins ouverts à les regarder concrètement”, a résumé Stéphane Richard.