Areva (Photo : John Macdougall) |
[18/07/2012 15:39:21] PARIS (AFP) Le groupe nucléaire français Areva et son homologue russe Rosatom ont signé mercredi un “protocole d’accord” pour examiner un “renforcement de leur coopération”, a annoncé Areva dans un communiqué.
Cette coopération, qui reste à définir, doit porter “notamment sur les services aux réacteurs nucléaires existants, la gestion des combustibles usés ou la coopération en matière de processus de fabrication et d’approvisionnement d’équipements de l’îlot nucléaire”, précise le groupe nucléaire.
Cet accord, signé par le président du directoire d’Areva, Luc Oursel, et par le directeur général de Rosatom, Sergueï Kirienko, “s’inscrit dans la continuité de la déclaration intergouvernement franco-russe du 18 novembre dernier appelant à une plus grande collaboration entre les acteurs nucléaires des deux pays”.
“En tant qu’acteurs majeurs de l’industrie nucléaire, Areva et Rosatom ont pour objectif d’assurer le plus haut niveau de sûreté des produits et services que nous proposons à nos clients”, indique Luc Oursel dans le communiqué.
“Cet accord confirme le souhait de la Russie et de la France de développer une coopération mutuellement bénéfique”, ajoute Sergueï Kirienko.
Areva se rapproche ainsi d’un groupe avec un profil vertical “tout intégré”, maîtrisant l’intégralité de la filière, plus similaire au sien, mais à qui il pourrait apporter ses compétences dans le domaine du recyclage.
Le géant nucléaire français poursuit ainsi sa stratégie de coopération avec des groupes étrangers, deux ans et demi après avoir cessé son partenariat avec l’allemand Siemens.
M. Oursel avait indiqué le 7 juillet qu’Areva allait s’allier avec des électriciens chinois, notamment CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp) pour sauver les projets de construction de centrales nucléaires au Royaume-Uni abandonnés pas les allemands EON et RWE qui ont décidé fin mars, dans la foulée de la sortie de l’atome adoptée en Allemagne, de se retirer d’Horizon Nuclear Power, leur coentreprise.
Areva fait d’autre part face à des difficultés importantes avec son fleuron, l’EPR, dont quatre exemplaires sont en cours de construction dans le monde, mais qui peine à se vendre. Le premier qui devait entrer en production, en Finlande, accumule les retards et sa mise en service a été repoussée après 2014.
Les problèmes de l’EPR ont déjà fait perdre beaucoup de crédit au géant français du nucléaire. A cause de ces retards, il a passé des provisions de 2,8 milliards d’euros qui ont déjà largement excédé le prix auquel le réacteur a été vendu, 3 milliards (dont 1,8 milliard pour Areva).