Le PDG de Goldman Sachs croit en l’euro et fustige le scandale du Libor

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à Washington, le 18 juillet 2012 (Photo : Jim Watson)

[18/07/2012 19:07:43] WASHINGTON (AFP) Le PDG de la banque Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a fustigé mercredi le scandale des manipulations de taux du Libor, estimant qu’il risque de miner la confiance dans le système financier, et affirmé par ailleurs sa foi dans la survie de l’euro.

“Je pense que le principal effet négatif qui peut ressortir” de l’affaire du Libor, c’est que cela risque “de miner la confiance dans l’intégrité du système financier alors qu’elle a déjà été laminée”, a estimé M. Blankfein lors d’une allocution devant l’Economic Club de Washington, un forum de grandes entreprises américaines.

Selon lui, la détérioration de la confiance dans le système financier est un vrai “fardeau”, qui aggrave l’impact des incertitudes économiques sur la confiance dans l’économie en général, mais aussi dans les investissements et les taux d’intérêt.

Goldman Sachs ne fait pas partie des 16 banques qui contribuent à la formation du Libor, un taux interbancaire utilisé dans la formation de très nombreux produits financiers grand public comme les prêts étudiants ou les cartes de crédit.

La britannique Barclays a été condamnée à payer des amendes de quelque 450 millions de dollars en Europe et aux Etats-Unis pour avoir fait de fausses déclarations pour la formation de ces taux, afin de donner une meilleur image de sa santé financière.

Toutes les banques contribuant à ce taux sont maintenant sous le coup d’enquêtes pour savoir si elles ont participé à un système d’entente. Aux Etats-Unis, Citigroup et JPMorgan font l’objet d’enquêtes gouvernementales et de poursuites. L’autre banque participant à ce panel, Bank of America, a juste admis être poursuivie dans le cadre d’une action en justice collective aux Etats-Unis.

Interrogé sur la possibilité d’un éclatement de la zone euro, M. Blankfein a dit avoir foi dans la survie de la monnaie unique en raison de l'”absolu engagement” et de la “détermination” des autorités et de la communauté d’affaires en Europe.

Il a en revanche critiqué la structure de la zone euro, déplorant notamment que chaque pays n’ait pas la possibilité d'”emprunter dans sa propre monnaie”, et déplorant une structure de fédération inachevée.

Il a affirmé que Goldman Sachs ne tablait pas sur une récession aux Etats-Unis tout en soulignant que cela n’excluait pas les risques d’une croissance anémique prolongée qui empêcherait l’économie américaine de prendre de la vigueur.

Enfin, alors que Goldman Sachs est devenue un symbole d’abus financiers à la suite de nombreuses affaires, M. Blankfein a estimé que sa firme n’avait pas assez bien “dialogué” par le passé avec “les citoyens, (…) les contribuables”, car elle pensait à tort qu’elle n’en avait pas à le faire en tant que banque d’affaires n’ayant aucune activité de détail.