Néjib Abida, triomphe d’un siège à l’IASP: Il a fini par gagner son défi. Une victoire méritée. Dix ans durant, il s’est battu pour intégrer le saint des saints. Premier représentant arabe et africain à devenir membre de l’International Association of Scientific Parks “IASP“. Il se donne comme objectif de réunir le congrès annuel de cette prestigieuse organisation à Tunis pour 2015. Pour tenir son challenge, la mobilisation de la communauté scientifique nationale serait d’un excellent soutien.
“Il“, c’est Néjib Abida, actuel président-directeur général du Pôle Technologique de Sfax, et ancien directeur de la communication et de la coopération internationale du Pôle Elghazala des communications. Et c’est de haute lutte qu’il a forcé le destin. Pendant dix ans, il s’est battu pour intégrer le Conseil d’administration de ce directoire mondial des parcs technologiques. Pendant cette décennie, il n’a pas perdu espoir pour se hisser à ce perchoir à partir duquel on peut servir ou plutôt plaider, avec une audience planétaire, la cause de la promotion des parcs scientifiques de Tunisie.
A partir de l’IASP, on a l’oreille des investisseurs internationaux en TIC et dans l’innovation. On a de plus la caution scientifique de cette prestigieuse association créée depuis 30 ans et qui bénéficie d’un crédit entier. La voix de la Tunisie devient donc plus audible. Ajouter à cela qu’elle devient mieux crédible. D’ailleurs, Néjib Abida ne manque pas de le rappeler. C’est le collège scientifique de l’IASP qui a soutenu sa candidature. C’est cette proximité avec le cœur battant de l’Association qui a fait la différence lors du scrutin qui a eu lieu au congrès annuel de l’IASP dans la capitale de l’Estonie, Talinn, à la fin du mois de juin dernier.
L’IASP, l’Agora de la communauté scientifique
Un parc scientifique est l’équivalent d’une zone d’innovation et de synergie avec un champ libre pour la créativité des jeunes. Mais c’est un concept qui nécessite une certaine délicatesse pour sa promotion. Il ne vaut que par ses occupants. Et pour le peupler, il faut nécessairement en faire la promotion de manière ciblée. Il est nécessaire d’avoir des locomotives sur un parc scientifique. La présence de tels géants crée la synergie nécessaire pour apporter les commandes. La présence d’enseignes de standing est le sésame pour générer un courant d’affaires. A partir de là, la dynamique de développement parvient à s’auto-entretenir. Les affaires appellent les affaires.
Cependant, force est de constater que dix ans après son lancement, le Pôle technologique Elghazala, puis celui de Sfax et tous les autres petits parcs à l’intérieur des régions qui se réclament de l’univers des TIC, n’ont pas tout à fait connu leur envol. La plupart des conditions d’infrastructure et de connectivité ont, pourtant, été réunies. Il manquait, pour susciter l’alchimie du succès, un travail de marketing approprié.
Le Parc de Casablanca, qui a démarré longtemps après celui de l’Ariana, pour avoir bénéficié d’un travail méthodique de sensibilisation, a démarré en de meilleures conditions et a vite gagné ses lettres d’or. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en la matière, il ne s’agit pas d’un banal travail de promotion. Il faut faire campagne auprès des décideurs de délocalisations. Et ce collège en question est constitué de scientifiques. Et ceux-là ne sont accessibles que dans des cercles précis. Si l’on veut donc les sensibiliser, il faut pouvoir dialoguer avec eux dans des cénacles précis, et l’IASP en est le plus indiqué.
A présent que Néjib Abida a fait mouche, en accédant à la cour des grands, faut assurer.
Réunir le congrès annuel de l’IASP à Tunis
Sans relâche, Néjib Abida a plaidé l’engagement du pays en faveur de la nouvelle économie. Il faut dire qu’il avait la partie belle. Il n’a sans cesse organisé des conférences et des ateliers au technopôle Elgazala durant ces 10 dernières années, il a fait référence à la tenue du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI). Il a toujours capitalisé sur cet atout inestimable. Notre pays est responsable de l’agenda TIC pour l’humanité jusqu’en 2015, selon les recommandations du sommet.
Cependant, cet avantage demeure entaché des faibles performances de nos universités et de notre effort mitigé en faveur de la recherche et du développent. Néjib Abida a constamment focalisé sur la qualité de nos compétences. Et il est vrai que l’expertise tunisienne est une arme fatale. Plus il y aura d’enseignes internationales, présentes sur nos parcs, et plus la preuve sera établie qu’une délocalisation sur nos parcs est une opération payante pour les investisseurs.
Il est vrai que pour drainer ces investisseurs, qui sont du reste courtisés de par le monde, il vaut mieux le faire à partir d’une tribune idoine. On comprend l’empressement de Néjib Abida de s’employer à faire un travail de lobbying, fort légitime du reste, pour influencer le conseil de l’IASP à réunir le congrès annuel de l’Association à Tunis. L’ennui est que la concurrence est rude, là aussi. Le congrès de 2013 est déjà programmé au Brésil. Celui de 2014 aura lieu au Qatar. Il nous reste une option pour 2015. Ce serait bien de la saisir.
La nouvelle économie, c’est la principale matière de la création de richesses, demain. C’est bien de s’en souvenir.