Le ministre espagnol du Budget, Cristobal Montoro, au Parlement de Madrid, le 24 avril 2012 (Photo : Dani Pozo) |
[19/07/2012 11:39:54] MADRID (AFP) “Il n’y a pas d’argent dans les caisses publiques pour payer les services publics”, a affirmé jeudi le ministre espagnol du Budget Cristobal Montoro, alors que les syndicats ont appelé à des manifestations contre le plan de rigueur de 65 milliards d’euros.
“Il faut dire les choses comme elles sont”, a ajouté le ministre devant les députés qui doivent adopter, avec les seules voix du Parti populaire, de droite, le nouveau train de mesures, dénonçant “l’héritage” laissé par le précédent gouvernement socialiste.
“Il faut renoncer à ce qui ne peut être financé, à ce qui n’est pas possible”, a-t-il poursuivi, pour répondre à l’opposition qui tire à boulets rouges sur ce plan de rigueur comprenant une hausse de la TVA, la suppression de la prime de Noël des fonctionnaires cette année et la réduction de prestations aux chômeurs.
Mercredi, il avait déjà affirmé que sans augmentation des recettes, il y avait “un risque pour le paiement des salaires” de la fonction publique, déclenchant la colère de l’opposition de gauche et des syndicats.
Les fonctionnaires ont multiplié les manifestations depuis l’annonce du plan de rigueur la semaine dernière et plus de 80 manifestations étaient prévues dans toute l’Espagne jeudi soir.
L’Espagne s’est vu imposer par Bruxelles des conditions draconiennes, en échange d’une aide pouvant aller jusqu’à 100 milliards d’euros à ses banques et d’un délai, jusqu’en 2014, pour ramener son déficit public à moins de 3%.
“Nous présentons des réformes qui nous permettent de mieux nous financer, de faire face à cette formidable dette extérieure qui plombe nos conditions de financement et nous fait courir un risque au sein de l’Europe, au sein de l’euro”, a affirmé M. Montoro.
L’Espagne a emprunté jeudi près de trois miliards d’euros à des taux très élevés alors que le pays, qui va faire l’objet d’un plan de sauvetage européen pour ses banques, continue à susciter de vives inquiétudes des marchés.
Le taux de référence à 10 ans s’approchait mardi des 7% (6,973%), une limite à partir de laquelle les investisseurs jugent difficile pour un pays de se financer.