êtent à franchir le Tunnel sous la Manche (Photo : Denis Charlet) |
[19/07/2012 12:41:17] PARIS (AFP) Les Jeux Olympiques de Londres qui s’ouvrent dans une semaine sont un enjeu majeur pour la SNCF qui espère profiter de cette vitrine mondiale pour faire la démonstration de son efficacité et marquer des points en vue de futurs contrats outre-Manche.
“Avec notre gare de Saint-Pancras à seulement sept minutes du parc olympique, c’est l’Europe tout entière que nous amènerons au coeur de l’événement”, annonçait en début d’année Nicolas Petrovic, le directeur général d’Eurostar, filiale à 55% de la SNCF.
Selon sa maison mère, le train transmanche aura acheminé à l’issue des Jeux “les deux tiers des voyageurs ayant choisi d’arriver depuis le continent par la voie terrestre”.
“Un problème qui surviendrait sur une rame serait amplifié par le rayonnement médiatique des JO et pourrait avoir des retombées négatives pour la SNCF”, a expliqué à l’AFP un spécialiste du secteur qui a requis l’anonymat.
Selon lui, deux autres points sensibles seront en tension pendant la durée les Jeux: le RER B, qui mène de Roissy à la gare du Nord et, côté anglais, la ligne à grande vitesse “High Speed One”, coexploitée par la filiale de la SNCF Keolis et qui relie Londres au tunnel sous la Manche.
La SNCF a aussi choisi cet événement planétaire pour lancer sa nouvelle offre de cars longue distance, iDBUS, qui proposera à partir de lundi des liaisons entre Paris et la capitale anglaise, via Lille.
Pour Eurostar, qui détient sur Paris-Londres et Bruxelles-Londres près de 80% de parts de marché, le défi est considérable. L’opérateur a décidé de mettre en place une quarantaine de trains supplémentaires pendant la quinzaine olympique.
Pour faire face au surplus de réservations, ouvertes depuis six mois, il envisage également huit rotations supplémentaires certains jours.
– déterminante –
Les voyageurs seront déposés dans les gares de Saint-Pancras, à Londres, ou de Ebbsfleet, dans la banlieue sud-est de la capitale.
Ils pourront ensuite rejoindre Stratford, où se situe le parc olympique, à bord des trains de la société Govia, détenue à 65% par le groupe britannique Go-Ahead et par Keolis, qui exploite la ligne à grande vitesse High Speed One.
“La réussite des Jeux sur cette ligne pourrait être déterminante dans l’attribution des franchises ferroviaires anglaises”, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.
Le marché britannique du transport ferroviaire, totalement privatisé depuis 1997, est divisé en trois grands secteurs (Intercity, London and South East et Regional) représentant au total une vingtaine de franchises. Plus de la moitié d’entre elles doivent être renouvelées dans les 18 prochains mois.
Keolis-SNCF est en compétition pour l’une des plus importantes, la West Coast Main Line (WCML), une concession de plusieurs milliards d’euros sur 14 ans dont l’attribution par le Département des Transports anglais (DfT) sera décidée à l’automne.
Outre le Français, trois autres groupes se sont qualifiés pour la finale: deux britanniques, Virgin (le titulaire sortant) et First Group, et un Néerlandais, Abellio.
Dans son édition de dimanche, le quotidien britannique The Guardian estimait que la SNCF et Abellio “n’étaient plus des prétendants au titre”.
“La SNCF espérait se servir de West Coast comme d’une tête de pont vers le marché ferroviaire britannique”, assurait le journal.
A la compagnie tricolore, on refuse toutefois de parler au passé et, en coulisses, on croit encore au titre.