étaire international, le 19 juillet 2012 à Washington DC (Photo : Karen Bleier) |
[19/07/2012 15:49:59] WASHINGTON (AFP) Du FMI au Trésor américain en passant par la Banque mondiale, le ministre de l’Economie français Pierre Moscovici s’est lancé jeudi à Washington dans une journée-marathon chez les grands argentiers du globe pour délivrer un message “d’optimisme” sur la situation en zone euro.
Arrivé la veille au soir dans la capitale fédérale, le ministre a commencé son périple jeudi matin en rendant visite à un de ses prédécesseurs à Bercy, Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête d’un Fonds monétaire international (FMI) placé aux premières loges de la crise du Vieux Continent.
Devant le siège du Fonds, dans la moiteur de l’été washingtonien, le ministre a assuré qu’il venait délivrer “un message de confiance et d’optimisme” à sa compatriote.
“Je suis là pour un échange de vues sur l’Europe, lui expliquer que l’Europe est en train de trouver, je crois, des solutions à ses difficultés”, a ajouté M. Moscovici, se référant au dernier Conseil européen qui a notamment décidé de venir en aide aux banques espagnoles en détresse.
“Les solutions sont en train d’être apportées”, a-t-il encore ajouté, estimant que l’Europe avait toujours “besoin” du FMI qui participe avec l’UE aux plans d’aide accordés aux trois pays de la zone euro (Portugal, Irlande, Grèce) déstabilisés par la crise de l’endettement.
Selon l’entourage du ministre, l’entretien avec Mme Lagarde a fait apparaître d’importantes “zones de convergence” sur le débat “austérité versus croissance” ou sur la recapitalisation des banques.
Un important sujet de désaccord était pourtant au programme.
Dans sa mise à jour de ses perspectives mondiales, le Fonds n’a pas épargné la France, révisant à la baisse ses prévisions de croissance pour 2013 dans l’Hexagone à 0,8%, soit sensiblement moins que l’estimation gouvernementale de +1,2%.
“Je veux avoir un échange pour voir comment le FMI arrive à ses conclusions”, a indiqué le ministre avant la rencontre, défendant la “sincérité” de ses projections.
“Quand nous disons 1,2% c’est parce que les éléments qui sont en notre possession nous laissent à penser que c’est une perspective tout à fait crédible pour la France”, a-t-il ajouté.
“Nous prenons en compte ce qui est aussi en train de changer c’est que L’Europe se retourne vers la croissance”, a-t-il ajouté.
Après cette première entrevue d’une heure, M. Moscovici s’est engouffré dans sa voiture pour poursuivre au pas de charge son programme en faisant étape au prestigieux centre de réflexion Peterson Institute for International Economics, où il a défendu la position de la France à huis clos.
M. Moscovici devait ensuite s’entretenir avec deux des plus hauts responsables économiques aux Etats-Unis où la situation de la zone euro suscite des inquiétudes croissantes.
Il devait rencontrer le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke avant de déjeuner avec son homologue américain, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, qu’il devait convaincre de l’amélioration de la situation en Europe.
Il a fort à faire: mercredi, M. Geithner a assuré que le risque le “plus important” pour la reprise mondiale provenait de la crise de zone euro et que les dirigeants européens ne s’étaient “pas assez éloignés du bord du précipice”.
Pour clore sa tournée-marathon, le ministre devait avoir un dernier entretien avec le nouveau président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, avant de s’envoler pour Paris à la fin de la journée.