ésident de la Banque centrale européenne Mario Draghi le 9 juillet 2012 à Bruxelles (Photo : Thierry Charlier) |
[21/07/2012 10:59:27] PARIS (AFP) L’euro est “irréversible” et la Banque centrale européenne n’a aucun tabou quand il s’agit de le préserver, y compris en revenant sur son opinion concernant les créanciers des banques, assure son président Mario Draghi dans un entretien au Monde publié samedi.
Il n’y aura pas d’explosion de la zone euro, car “c’est méconnaître le capital politique que nos dirigeants ont investi dans cette union et le soutien des Européens. L’euro est irréversible”, affirme M. Draghi dans cet entretien publié dans l’édition de dimanche et lundi du quotidien français.
“La préservation de l’euro fait partie de notre mandat”, et pour y parvenir, “nous sommes très ouverts et n’avons pas de tabous”, ajoute le président de la BCE.
Il rappelle que l’institution qu’il préside a décidé d’abaisser son taux directeur à moins de 1%, l’inflation étant proche de 2%, objectif fixé par l’institution.
Mais il existe des marges de manoeuvre, M. Draghi jugeant “probable qu’elle (l’inflation) reflue dès fin 2012”. “Si nous constatons de tels risques de déflation, nous agirons”, assure-t-il.
Le président de la Banque centrale estime également qu’il est utile d’impliquer les créanciers seniors, dans le cas de faillite d’une banque, une disposition à laquelle la BCE s’est longtemps opposée, notamment lors du sauvetage des banques irlandaises.
“Une chose importante concerne l’implication des créanciers seniors des banques: la BCE considère qu’elle doit être possible en cas de liquidation d’une banque. Il faut protéger les épargnants, mais les créanciers devraient être associés à la résolution de la crise pour limiter l’engagement des contribuables. Ils ont déjà beaucoup payé”, explique M. Draghi.
Lors de la mise en liquidation d’une banque, ce mécanisme contraindrait les investisseurs à assumer des pertes sur les obligations senior (dont le remboursement est prioritaire), ce qui n’a pas été le cas par exemple lors du sauvetage des banques irlandaises, afin d’alléger la facture payée par le contribuable.