à la bourse de Tokyo le 6 juin 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[23/07/2012 04:27:36] TOKYO (AFP) L’euro chutait lundi face au dollar et a atteint son plus bas niveau en plus de onze ans face au yen, miné par une flambée des taux d’intérêt en Espagne qui déprimait également les Bourses asiatiques.
Le taux d’emprunt à dix ans de l’Espagne s’est envolé loin au dessus de 7% vendredi, un niveau jugé insoutenable pour le pays, après que la région de Valence, à cours de liquidités, eut appelé l’Etat à l’aide.
Les investisseurs redoutent le scénario catastrophe d’un sauvetage global de l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, où le gouvernement prévoit un taux de chômage de 24,6% en 2012 et une poursuite de la récession en 2013.
L’approbation par l’Eurogroupe, vendredi, des modalités d’une aide aux banques espagnoles de jusqu’à 100 milliards d’euros n’a pas calmé les esprits.
“Ce n’est pas le genre de situation où les craintes vont s’envoler juste comme ça. Le montant de l’aide dont aura besoin l’Espagne va probablement augmenter, vu les besoins croissants des gouvernements régionaux”, a commenté Masayuki Doshida, analyste chez Rakuten Securities.
Sur le marché des changes, les craintes concernant la zone euro ont entraîné une forte hausse du yen face à la monnaie européenne. L’euro est passé sous les 95 yens pour la première fois depuis novembre 2000, atteignant un plus bas de 94,61 yens avant de se stabiliser très légèrement au dessus de ce niveau.
La devise européenne se dépréciait également face au billet vert, à 1,2112 dollar lundi vers 04H00 GMT contre 1,2156 dollar vendredi soir.
Le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, a répété qu’il agirait “de façon décisive pour contrer tout mouvement spéculatif excessif”. Cette expression est habituellement employée côté japonais pour avertir de la possibilité d’une intervention sur le marché des changes, une mesure que Tokyo a déjà mise en oeuvre à quatre reprises depuis septembre 2010.
La force persistante du yen est une entrave majeure à la reprise de la troisième économie mondiale, dont la croissance reste fragile seize mois après le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima de mars 2011.
Les mauvaises nouvelles en provenance de Madrid faisaient également chuter les principales Bourses d’Asie-Pacifique.
A Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait 2,64% à 04H00 GMT, plombé par sa valeur la plus importante, la banque HSBC, qui plongeait de plus de 4%.
A Tokyo, l’indice Nikkei lâchait dans le même temps 1,43%. Les titres les plus exposés à la conjoncture européenne étaient les plus pénalisés: le géant de l’électronique Sony perdait ainsi plus de 3% et le groupe de bureautique Ricoh près de 6%.
Vers 04H00 GMT, Séoul perdait 2,34%, Sydney 1,65% et Shanghai 1,15%.
“L’Europe est définitivement un boulet pour les actifs à risques cette semaine. Les investisseurs craignent que la dette de l’Espagne soit plus lourde que prévu et qu’un sauvetage global soit nécessaire”, a estimé Peter Esho, stratège chez CitiIndex en Australie.
Les cours du pétrole étaient aussi en baisse en Asie lors des échanges matinaux. Le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en septembre, perdait 1,13 dollar US à 90,70 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord échéance septembre cédait 86 cents à 105,97 dollars.