Grèce : le prochain déblocage de l’aide financière est peu probable avant septembre

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à Athènes, le 9 mai 2012 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[23/07/2012 12:22:53] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a estimé lundi peu probable que le prochain déblocage d’une tranche d’aide en faveur de la Grèce intervienne avant le mois de septembre, alors que la troïka doit faire son retour dans le pays cette semaine pour évaluer l’avancée des réformes.

“La Commission est confiante dans le fait qu’une décision sur le prochain décaissement va avoir lieu dans un futur proche, même s’il est peu probable que cela survienne avant le mois de septembre”, a déclaré lors d’un point de presse Antoine Colombani, un des porte-parole de l’exécutif européen.

Les principaux bailleurs de fonds d’Athènes seront en Grèce mardi pour évaluer l’application du plan d’austérité et l’avancée des réformes promises, dans le cadre d’un second plan d’aide.

Leur rapport devra servir pour décider du déblocage ou non d’une tranche de 31,5 milliards d’euros sur le prêt de 130 milliards accordé en février.

Ce prêt international est le deuxième octroyé au pays qui ne peut plus se refinancer sur les marchés. Il est accompagné d’un programme draconien d’ajustement budgétaire, sous le contrôle de la troïka.

“La décision sur le déblocage ne sera prise qu’une fois la revue de la troïka achevée”, a souligné le porte-parole de la Commission, rappelant que le pays avait pris du retard au cours des derniers mois.

Mais “les autorités grecques ont totalement conscience du temps qu’elles doivent rattraper et de l’urgence de prendre des mesures concrètes pour relever les défis auxquels le pays fait face”, a-t-il ajouté.

Athènes aura toutefois besoin pour le 20 août d’une aide “intérimaire” pour rembourser une obligation de 3,2 milliards d’euros détenue par la BCE et qui arrive à échéance. Sur ce point, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait indiqué début juillet qu’une solution serait trouvée, comme l’a rappelé la Commission européenne.

“La question des besoins de liquidité à court terme sont en discussions avec les autorités grecques”, a simplement dit M. Colombani.

Cette mise au point a été faite alors que le scénario d’une sortie de la Grèce de la zone euro a regagné en intensité après des déclarations en Allemagne.

Le vice-chancelier allemand et ministre de l’Economie Philipp Roesler (FDP) a réitéré ses doutes quant à la capacité de la Grèce à rester dans la zone euro mais estimé que le scénario, autrefois redouté, avait “perdu de son horreur”.

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble (CDU) a lui averti lundi la Grèce qu’elle devait redoubler ses efforts pour se conformer aux conditions du plan de sauvetage imposées par ses bailleurs de fonds, dans le quotidien Bild.

Réagissant à ses déclarations, la Commission a rappelé sa position qui est de garder la Grèce au sein de la zone euro.

“La Grèce doit rester et restera dans la zone euro, c’est ce que nous avons toujours dit et nous continuerons à le dire”, a déclaré M. Colombani.