à Madrid, le 20 juillet 2012 (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[23/07/2012 14:45:33] PARIS (AFP) Les banques perdaient pieds lundi sur la plupart des différentes places financières européennes, secouées par la situation de l’Espagne, mais les établissements ibériques regagnaient un peu de terrain à Madrid après l’interdiction des ventes à découvert.
Vers 16H00 (14H00 GMT), à la Bourse de Madrid, le secteur bancaire reprenait des couleurs dans le sillage de l’interdiction des ventes à découvert sur le marché actions. Santander, après avoir chuté de plus de 5%, ne reculait plus que de 1,31%, BBVA lâchait 2,23% et CaixaBank repassait dans le vert prenant 0,72%.
Mais les valeurs bancaires restaient très chahutées sur les autres marchés boursiers. A Rome, Unicredit reculait de 3,21% et Intesa San Paolo de 5,49%. A Paris, BNP Paribas dévissait de 7,33%, Crédit Agricole de 6,53% et Société Générale de 5,89%. A Francfort, Deutsche Bank cédait 5,25%.
“A chaque fois que les inquiétudes sur la cohésion de la zone euro reprennent le dessus, les banques souffrent”, souligne Benoît Petrarque, analyste chez Kepler Capital Markets.
“L’Espagne affole les investisseurs car les banques de la zone euro sont toutes exposées à des degrés divers à la dette du pays”, commente pour sa part Andrea Tueni, analyste chez Saxo Banque.
Les opérateurs craignent que la quatrième économie de la zone euro ne soit dans l’obligation de demander une aide financière globale et non plus seulement pour ses banques.
Preuve de l’inquiétude des opérateurs, les taux d’intérêts espagnols s’envolaient à un nouveau plus haut historique depuis la création de la zone euro, flirtant avec les 7,5% à échéance 10 ans, un niveau jugé insoutenable sur la durée pour le pays.
Loin d’être rassurés par l’approbation vendredi des modalités du plan de secours aux banques espagnoles allant jusqu’à 100 milliards d’euros par la zone euro, les investisseurs se sont surtout inquiétés de la demande d’aide le même jour de la région de Valence, une des plus importantes du pays.
Cette demande est intervenue alors que le gouvernement espagnol a revu à la hausse vendredi le taux de chômage en 2012, à 24,6%, et prévu une poursuite de la récession en 2013. A ce sombre tableau, est venue s’ajouter lundi l’annonce d’une aggravation du recul du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre (-0,4%), selon des estimations de la Banque d’Espagne.
Pour tenter de contenir l’emballement des marchés, Madrid a interdit les ventes à découvert sur l’ensemble des marchés actions pour trois mois. L’autorité boursière italienne Consob a pour sa part interdit les ventes à découvert sur les valeurs financières jusqu’à la fin de la semaine.