L’Espagne envisage un “sauvetage global assoupli”

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à la Bourse de Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[24/07/2012 09:16:00] MADRID (AFP) L’Espagne envisage de recourir à un “plan de sauvetage global assoupli” avec une ligne de crédit, pour faire face à une échéance de quelque 28 milliards d’euros en octobre qu’elle ne pourra honorer aux taux d’emprunt actuels, affirme mardi le journal El Economista.

Soulignant que le prix d’un “sauvetage global” de la quatrième économie de la zone euro, similaire à ceux de la Grèce, de l’Irlande ou du Portugal, serait trop élevé, Madrid envisage des alternatives, écrit le journal citant des sources gouvernementales.

Cette nouvelle aide européenne, après le plan accordé aux banques espagnoles, qui pourra atteindre cent milliards d’euros, se ferait par la négociation d’un “plan de sauvetage global assoupli”, selon ces sources.

Les pays européens concéderaient alors une ligne de crédit temporaire pour affronter les échéances financières en 2012, comme l’aide aux régions pour lesquelles le gouvernement a annoncé la création d’un fonds public d’un maximum de 18 milliards d’euros.

“Ce qui est en jeu, c’est éviter un effondrement financier imminent”, affirme le journal, soulignant que les analystes sont unanimes pour dire que si les taux d’emprunt record se poursuivent, l’Espagne ne pourra affronter une échéance de près de 28 milliards d’euros en octobre.

“A court terme, l’unique solution passe par une action de la Banque centrale européenne (BCE) pour voir un relâchement des taux”, notamment par un achat de dette espagnole”, affirme l’opérateur de marché Renta4, résumant l’avis de nombreux experts.

“Tant que cela ne se produit pas, la visibilité du financement de l’Espagne se réduit et avec elle les rumeurs sur un possible sauvetage augmentent”, ajoute-t-il.

La situation de l’Espagne est au coeur des préoccupations des investisseurs. Les taux d’emprunt à 10 ans de Madrid ont atteint lundi 7,5%, un nouveau sommet depuis la création de la zone euro en 1999. Ces taux sont jugés insoutenables et signifient pour Madrid un financement très difficile sur le marché.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a espéré mardi qu’un nouveau plan de sauvetage financier ne sera pas nécessaire pour l’Espagne, alors que les Bourses européennes ont à nouveau décroché lundi sur fond d’envolée des taux d’emprunt espagnols.