Les Bourses européennes sous tension, Madrid décroche sous le coup de la Catalogne

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indice boursier espagnol IBEX (Photo : Dominique Faget)

[24/07/2012 13:08:03] PARIS (AFP) La tension restait vive mardi sur les places financières européennes, Francfort, Londres et Paris parvenant à se maintenir autour de l’équilibre, tandis que Milan fléchissait et Madrid, touchée de plein fouet par les difficultés de la Catalogne, décrochait carrément.

Toute la matinée Francfort, Paris et Londres ont hésité, reculant légèrement après avoir ouvert en petite hausse, mais sans jamais plonger.

La situation a tout de suite été plus difficile pour Milan et surtout Madrid qui a baissé rapidement dans des proportions plus importantes.

Vers 12H45 GMT, le décalage était patent entre Paris (-0,14%), Londres (-0,05%), Francfort (+0,10%) et Madrid en pleine chute (-3,15%). Milan de son côté reculait de 1,48%.

Après une envolée record de ses taux d’emprunt à dix ans au-dessus de 7,5% un niveau jugé difficilement soutenable, Madrid a en effet dû digérer un nouveau coup dur, après que la Catalogne, l’une de ses régions les plus puissantes, a admis avoir de sérieuses difficultés qui pourraient la conduire à demander l’aide du gouvernement.

Ce nouvel épisode vient s’ajouter aux inquiétudes suscitées par la décision annoncée par l’agence de notation Moody’s, dans la nuit de lundi à mardi, qu’elle abaissait de “stable” à “négative” la perspective de la dette de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, trois pays qui jouissent de la note Aaa, la meilleure possible.

“Le signal est fort car l’agence de notation rappelle à tous les pays européens que leurs liens sont aujourd’hui trop étroits pour permettre à certains d’être épargnés en cas de nouveau choc”, ont estimé les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

“Cette décision ne peut qu’alimenter l’inquiétude et la volatilité des marchés”, ont souligné pour leur part les analystes de BNP Paribas.

Mais selon Lee Hardman, de Bank of Tokyo-Mitsubishi, “il est improbable que l’avertissement de Moody’s abîme le statut de valeur refuge des obligations allemandes”.

La journée de mardi devrait être également marquée par l’arrivée à Athènes de la troïka des créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI) qui cristallisent à nouveau toutes les inquiétudes au moment où le scénario d’une sortie de la Grèce de la zone euro est de plus en plus évoqué.

Le Premier ministre conservateur grec Antonis Samaras s’est d’ailleurs insurgé contre les déclarations alarmistes de “certains responsables européens” qui “sapent” les efforts de la Grèce pour “rester debout” et rester dans la zone euro.

“Certains responsables étrangers disent que la Grèce ne va pas atteindre ses objectifs, ils sapent l’effort national, alors que nous faisons tout ce qu’on peut pour que le pays reste debout”, a déclaré M. Samaras lors d’une réunion du groupe parlementaire de son parti Nouvelle-Démocratie (droite).

L’euro pour sa part continuait à reculer. A 12H40 GMT, la monnaie européenne valait 1,2088 dollar contre 1,2137 dollar lundi soir.