La bourse de Madrid, le 18 novembre 2011 (Photo : Cristina Quicler) |
[24/07/2012 16:30:49] PARIS (AFP) La tension s’est avivée mardi sur les places financières européennes, affectant tout particulièrement Milan et Madrid, touchée de plein fouet par les difficultés de la Catalogne.
A la clôture, Madrid affichait une chute de 3,58%, l’Ibex-35 atteignant son plus bas niveau depuis le 1er avril 2003, et Milan a reculé de 2,7%.
Les Bourses de Paris, Francfort et Londres ont toutefois limité leurs pertes, le Cac 40 cédant 0,87%, le Dax 0,45% et le FTSE-100 0,63%.
Après une envolée record de ses taux d’emprunt à dix ans au-dessus de 7,5%, un niveau jugé difficilement supportable, Madrid a dû digérer un nouveau coup dur, après que la Catalogne, l’une de ses régions les plus riches, a admis rencontrer de sérieuses difficultés de financement qui pourraient la conduire à demander l’aide du gouvernement.
Les difficultés de l’Espagne ont rejailli sur les taux italiens, qui ont dépassé de leur côté la barre des 6,5%.
Dans ce contexte, Madrid a affirmé que l’Espagne, l’Italie et la France avaient exigé de concert “l’application immédiate des accords” du sommet européen de fin juin dans un communiqué commun.
Mais Paris a nié avoir toute “démarche commune avec l’Italie et l’Espagne” en ce sens et Rome a fait part de sa “stupeur” sur ce “prétendu” communiqué.
Ce nouvel épisode de cacophonie vient s’ajouter aux inquiétudes suscitées par la décision de l’agence de notation Moody’s d’abaisser à “négative” la perspective de la dette de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, trois pays qui jouissent de la note Aaa, la meilleure possible.
“Le signal est fort car l’agence de notation rappelle à tous les pays européens que leurs liens sont aujourd’hui trop étroits pour que certains soient épargnés en cas de nouveau choc”, ont estimé les analystes du Crédit Mutuel-CIC.
“Cette décision ne peut qu’alimenter l’inquiétude et la volatilité des marchés”, ont souligné pour leur part les analystes de BNP Paribas.
Mais selon Lee Hardman, de Bank of Tokyo-Mitsubishi, “il est improbable que l’avertissement de Moody’s abîme le statut de valeur refuge des obligations allemandes”.
La journée de mardi a également été marquée par l’arrivée à Athènes de la troïka des créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI) qui cristallise à nouveau toutes les inquiétudes au moment où le scénario d’une sortie de la Grèce de la zone euro refait surface et que fait son chemin l’idée que l’Europe peut le supporter.
Le Premier ministre conservateur grec Antonis Samaras s’est d’ailleurs insurgé contre les déclarations alarmistes de “certains responsables européens” qui “sapent” les efforts de la Grèce pour rester dans la zone euro.
“Certains responsables étrangers disent que la Grèce ne va pas atteindre ses objectifs, ils sapent l’effort national, alors que nous faisons tout ce qu’on peut pour que le pays reste debout”, a déclaré M. Samaras lors d’une réunion du groupe parlementaire de son parti Nouvelle-Démocratie (droite).
Dans ce contexte, l’euro restait également sous pression face au dollar, tombant même momentanément à un plus bas depuis deux ans. Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), il valait 1,2066 dollar, contre 1,2137 dollar lundi vers 21H00 GMT.