L’unification du marché gazier français est en marche

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ûleur à gaz (Photo : Philippe Huguen)

[25/07/2012 08:19:53] PARIS (AFP) La Commission de régulation de l’énergie s’est prononcée pour l’unification du marché gazier de gros en France, avec la fusion d’ici 2018 des trois places, ou Points d’échanges gaziers (PEG), que compte actuellement le pays, dans une décision qui vient d’être publiée.

Dans cette délibération daté du 19 juillet, la CRE affirme “sa volonté de poursuivre la consolidation des places de marchés au plus tôt, dans la perspective de la création, à terme, d’un PEG France” unifié.

Actuellement, le marché gazier de gros français est découpé en trois blocs : les PEG Nord et Sud, qui sont gérés par GRTgaz (filiale de GDF Suez) et le PEG TIGF, du nom de la filiale de Total qui gère le réseau gazier dans le sud-ouest du pays, héritier du gisement gazier de Lacq en Aquitaine.

Ces PEG sont des places de marché virtuelles, adossées à des “zones d’équilibrages” physiques (autrement dit, des infrastructures gazières distinctes). En pratique, cela signifie que le prix du gaz varie d’un PEG à l’autre, en fonction de l’offre et de la demande des opérateurs et fournisseurs, et des capacités disponibles.

Après un début de consolidation en 2009, avec la constitution du PEG Nord, la CRE avait lancé en mai une consultation sur la poursuite de l’unification du marché.

Suite à cet exercice, elle a conclu que les PEG Sud et TIGF, plus petits que la zone Nord, “restent peu liquides”, et que “les consommateurs, notamment industriels, ne bénéficient pas de conditions de marché aussi attractives qu’au PEG Nord”. D’où le projet de PEG unique.

Cela se fera en deux étapes, avec pour commencer un rapprochement des PEG Sud et TIGF “au plus tard en 2015” (avec un maintien de leurs zones d’équilibrage respectives). La gouvernance reste à déterminer, et GRTGaz et TIGF devront soumettre des propositions avant la mi-octobre.

Dans un deuxième temps, la CRE veut instaurer un “PEG Nord – Sud unique” d’ici 2018. Mais cela nécessiterait des mesures pour réduire la congestion problématique des échanges entre les deux zones, liée à un manque d’infrastructures d’interconnexion. Seul problème, cela nécessite des travaux très coûteux.

Plutôt qu’une suppression totale de la congestion, qui coûterait 1,8 milliard d’euros d’après GRTgaz, la CRE a tranché en faveur d’un doublement de la capacité de l'”artère de Bourgogne”, infrastructure qui relie les réseaux Nord et Sud, pour seulement 600 millions d’euros. GRTGaz devra lancer des études dès la rentrée et prendre une décision finale d’investissement d’ici mi-2014.