Renault souffre de la baisse des ventes en Europe mais reste dans le vert

[27/07/2012 07:41:21] PARIS (AFP) Renault a souffert de la faiblesse des marchés automobiles européens au premier semestre, avec des résultats et un chiffre d’affaires en baisse mais le deuxième constructeur français est parvenu à se maintenir dans le vert, au contraire de son concurrent PSA Peugeot Citroën.

Le bénéfice net part du groupe accuse une baisse de 39% à 746 millions d’euros, selon les chiffres publiés vendredi. Il a bénéficié de la contribution de ses partenaires (Nissan, AB Volvo et Avtovaz) à hauteur de 630 millions.

Le résultat d’exploitation a reculé de 33% à 519 millions d’euros et la marge opérationnelle de 23% à 482 millions.

La marge opérationnelle de la branche auto est restée dans le vert malgré la baisse des volumes et les coût plus élevés des équipements des véhicules, grâce à une réduction concomitante des frais généraux et des mesures d’économies, souligne Renault.

Le chiffre d’affaires est quasi stable (-0,8%) à 20,9 milliards d’euros. “La poursuite de la croissance à l’international n’a pas compensé la faiblesse du marché européen”, souligne le constructeur français, avec une contribution moindre de sa division auto, son coeur de métier.

La part de marché de Renault a baissé en Europe et “le carnet de commandes du groupe est assez bas”, a annoncé le numéro deux du groupe Carlos Tavares lors d’une conférence d’analystes.

Le groupe a précisé qu’il table toujours sur une hausse de ses ventes en 2012 “sous réserve que le marché européen ne se dégrade pas plus que prévu actuellement”.

Renault avait revu, mi-juillet, à la baisse ses prévisions pour les marchés français et européen. Selon lui, le premier devrait fléchir de 10 à 11% et le deuxième de 6 à 7% cette année.

Sous-traitants en difficulté

Le groupe surveille aussi de près la situation de ses sous-traitants, surtout en France où certains “sont dans une situation financière très difficile”, et le ralentissement dans certains marchés émergents, comme en Amérique latine, a dit M. Tavares.

Le groupe réalise actuellement 47% de ses ventes hors du continent et “en 2015, plus de 50% des ventes seront réalisées hors d’Europe”, a rappelé le directeur général délégué.

Le constructeur confirme aussi être bien parti pour atteindre son objectif d’un flux de trésorerie (free cash flow) opérationnel positif pour sa division auto, en dépit d’une “une hausse des risques en Europe”.

Au premier semestre, il était dans le rouge (-200 millions d’euros), selon le rapport d’activité. La dette nette de la division auto s’est creusée à 818 millions à fin juin, contre 299 fin 2011.

Le groupe attend beaucoup du lancement de nouveaux modèles, a expliqué M. Tavares. Les nouvelles versions des Sandero et Logan de sa marque à bas coûts Dacia arriveront sur le marché cette année, tout comme la quatrième génération de Clio.

La citadine électrique Zoé sera lancée après la Clio IV et “les premières livraisons seront faites en 2012, comme annoncé”, a poursuivi M. Tavares. Renault avait confirmé cette semaine un report de l’automne 2012 à 2013 avant de revenir en arrière.

Ces résultats tranchent avec ceux du numéro un français, PSA Peugeot Citroën. Ce dernier, plus dépendant de l’Europe, a essuyé une perte nette semestrielle de 819 millions d’euros et veut supprimer 8.000 postes dans l’Hexagone.