[27/07/2012 08:22:24] PARIS (AFP) Total affiche des résultats contrastés au deuxième trimestre avec une chute de son bénéfice net en raison d’une série d’effets défavorables, dont un repli de sa production et des cours du brut, venus ternir des performances qui restent par ailleurs solides.
Le géant pétrolier, numéro cinq mondial et première capitalisation boursière de France, a vu son bénéfice net part du groupe chuter de 42% à 1,6 milliard d’euros, selon les chiffres publiés vendredi.
Il paie les effets de la dégringolade des cours du brut au printemps, de la fuite de gaz en mer du Nord qui a amputé sa production, et d’une provision liée à une enquête américaine sur d’anciens contrats gaziers en Iran.
A l’inverse, son bénéfice net ajusté, un indicateur de performance très suivi dans le secteur qui exclut les éléments exceptionnels et les effets de stocks, a augmenté de 2% à 2,9 milliards d’euros, un niveau proche des prévisions des analystes.
La chute du bénéfice part du groupe s’explique, outre la dégringolade des cours de l’or noir au printemps, par la fuite de gaz intervenue en début d’année sur le gisement gazier d’Elgin, qu’il exploitait en mer du Nord britannique.
Cette fuite, que Total a mis presque deux mois à colmater, avait fait dévisser l’action du groupe, qui est loin d’avoir effacé ce plongeon.
Le groupe estime que cette fuite lui a fait subir un manque à gagner de 130 millions de dollars (environ 106 millions d’euros) sur le trimestre, à cause de l’arrêt de la production des champs d’Elgin et Franklin qu’elle a entraîné.
A ce propos, Total explique avoir entamé la phase d’évaluation préalable à la reprise de l’exploitation d’Elgin, laquelle “devrait se poursuivre au troisième trimestre”, sans plus de précisions à ce stade sur le calendrier de redémarrage.
En tout, la production mondiale d’hydrocarbures du groupe (pétrole et gaz) a reculé de 2% à 2,261 millions de barils équivalent-pétrole (Mbep) par jour.
Marges de raffinage redressées en Europe
Le groupe avait prévenu au printemps que s’il ne parvenait pas à reprendre l’exploitation d’Elgin avant la fin de l’année, sa production d’hydrocarbures annuelle mondiale pourrait être stable sur l’ensemble de l’exercice, contrariant l’objectif d’une croissance moyenne de 2,5% par an sur la période 2010-2015.
Enfin, le bénéfice net part du groupe de Total a été plombé par une provision de 316 millions de dollars, passé dans ses comptes du trimestre en vue d’un règlement à l’amiable de procédures d’enquête engagées par les autorités américaines sur l’obtention de contrats gaziers en Iran dans les années 1990.
Le géant pétrolier français, qui avait déjà fait état précédemment de ces procédures du gendarme boursier (SEC) et du ministère de la Justice (DoJ) américains, a indiqué que les négociations avec ces institutions “en vue de la résolution transactionnelle de ces procédures ont récemment progressé”. La somme provisionnée servira à couvrir un tel règlement à l’amiable.
Par divisions, le groupe a fait état d’un environnement moins favorable dans l’amont (c’est-à-dire l’exploration et la production de pétrole et de gaz) mais, côté aval, d’un fort redressement des marges de raffinage en Europe.
Le bénéfice opérationnel ajusté a progressé de 2% dans l’amont, tandis qu’il a plus que doublé dans le raffinage-chimie. En revanche, la division dédiée aux activités de distribution et commercialisation (supply/marketing) a vu ses performances reculer.
Concernant les perspectives, le groupe s’est gardé de toute prévision chiffrée pour le reste de l’exercice, mais son PDG Christophe de Margerie, cité dans le communiqué, a assuré que “dans un environnement économique difficile, Total aborde le second semestre avec confiance”.