Doux : mobilisation générale pour la sauvegarde des emplois

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é de Doux tient une poule lors de la manifestation devant le tribunal de Quimper le 27 juillet 2012 (Photo : Fred Tanneau)

[27/07/2012 14:42:32] QUIMPER (AFP) Banderoles, slogans et sono à fond: la manifestation bat son plein vendredi devant le tribunal de grande instance (TGI) de Quimper qui examine la quinzaine d’offres de reprise du groupe volailler Doux et la proposition de continuation de l’activité émanant de son PDG Charles Doux, coiffé par la banque Barclays.

Peu avant midi, des manifestants sont arrivés avec un cercueil et des poulets vivants qu’ils ont exhibés devant plus de 1.000 personnes, selon les organisateurs (800 selon la police), alors que l’audition des repreneurs se tient à huis clos dans la cour d’assises du Finistère, transformée pour l’occasion en salle d’audience du tribunal de commerce.

Des milliers d’emplois sont en jeu: 3.400 salariés chez Doux, quelque 800 éleveurs, 2.000 personnes employées par des sociétés de transport travaillant pour le groupe, sans compter les très nombreux sous-traitants.

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énéral du volailler Doux, Michel Léonard, arrive au tribunal de Quimper, le 27 juillet 2012 (Photo : Fred Tanneau)

Affrétés par la communauté de communes de Châteaulin (siège de Doux), une quinzaine de cars ont déversé en milieu de matinée près de 600 manifestants, dont une soixantaine d’élus de tous bords confondus.

Les manifestants, accompagnés par le bruit assourdissant des sonorisations des organisations syndicales, ont rejoint un précédent cortège mené par la CGT qui tenait à ne pas se “mélanger aux politiques”.

“Nous, c’est les salariés, même si se sont les élus qui organisent”, a déclaré la déléguée syndicale CGT de Châteaulin, Véronique Rives.

Portant une banderole noire avec écrit “Daviet (un des repreneurs individuels) = licenciements assurés”, Lucile, 21 ans et Anthony 18 ans, frère et soeur, sont venus de Vendée. Saisonniers chez Ballis, filiale de Doux, ils accompagnent le mouvement “en soutien” avec les 118 salariés du site dont seuls 71 seraient repris, affirment-ils.

Ballis est spécialisé dans les poules pondeuses et l’accouvage des oeufs qui, une fois éclos, sont acheminés vers des couvoirs et des poussinières de Doux dans la région.

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avenir du groupe, le 27 juillet 2012 (Photo : Fred Tanneau)

“Nous ne voulons plus être les dindons de la farce”, peut-on lire sur une banderole déployée par les salariés du site de Pleucadeuc (Morbihan), le plus menacé, selon quelques salariées venues manifester.

“Ca fait deux mois que nous attendons. Nous sommes partagées entre espoir et interrogation”, déclarent Séverine et Marie-France, deux employées non syndiquées parmi les 400 en CDI sur le site.

“Ce dossier-là, pour la Bretagne, c’est l’équivalent de la sidérurgie pour le Nord-Pas de Calais il y a une quinzaine d’années”, affirme le député PS de Quimper, Jean-Jacques Urvoas.

“C’est une destruction massive d’emplois avec une inquiétude terrible pour les sous-traitants, les villes et les communes autour”, dit-il. “J’attends du tribunal qu’il se prononce sur le dossier, pas sur celui qui porte le dossier. Parce qu’il n’y a malheureusement pas de bonne solution”, ajoute-t-il, évaluant les licenciements “par centaines”.

Une offre est plus prometteuse, selon Jean-Jacques Urvoas. Elle développe un projet industriel et laisse entrevoir un avenir, affirme l’élu, qui préfère l’option Sofiprotéol, principale offre de reprise, plutôt que le plan de continuation de Doux, “beaucoup plus ambigu”.

“On vient en solidarité complète (avec les salariés de Doux). On ne veut pas de casse sociale. Il y a Doux, mais il y a 10.000 emplois concernés en tout. (…) On veut pousser le gouvernement à faire voter des lois contre les fermetures de sites et carrément opter pour la réquisition”, a déclaré pour sa part l’ancien candidat NPA à la présidentielle, Philippe Poutou, en vacances dans la région.

Pendant ce temps, au tribunal, les magistrat examinaient la quinzaine d’offres de reprise du volailler breton et la proposition de continuation de l’activité émanant de son dirigeant actuel, Charles Doux, sous le contrôle de la banque britannique Barclays.

Le tribunal devrait annoncer en fin d’après-midi la mise en délibéré de sa décision à une date très proche.